Thibault Quartier et Éva Chibane
Samia Jaber était 6e sur la liste « Gauche unie pour le monde du travail », menée par Léon Deffontaines, du Parti communiste français (PCF), regroupant également la Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de Gauche et L’Engagement, le mouvement créé par Arnaud Montebourg.
Marie-Hélène Ivol était 24e sur la liste Les Républicains « La Droite pour faire entendre la voix de la France en Europe », menée par François-Xavier Bellamy. Et Anna Maillard était 25e sur la liste Europe-Écologie, menée par Marie Toussaint.
Aucune des trois n’accède à un poste d’eurodéputée. La liste à laquelle appartient Samia Jaber, du PCF, n’a obtenu que 2,5% des voix. Avec moins de 5%, aucun membre de la liste n’obtient de siège. Pour Marie-Hélène Ivol et Anna Maillard, leur position sur la liste ne leur permet pas d’avoir un poste. Leurs partis, au niveau national, ont fait 7,24% (LR) et 5,5% (Ecologistes).
Le député sortant réélu
Christophe Grudler, député européen sortant, 12e sur la liste menée par Valérie Hayer, « Besoin d’Europe », du groupe Renew, garde son poste. « Je suis, évidemment, très content.» « Il s’est passé tellement de choses », remarque-t-il aussi. La fièvre d’extrême droite, la dissolution de l’Assemblée nationale. « Je serai dès demain (mardi, NDLR) à Bruxelles, pour poser les bases de notre futur travail », poursuit-il. Il continuera de suivre les dossiers industrie, énergie, espace et défense. « Je suis allé pour cela au Parlement européen, très imprégné de mon nord Franche-Comté.» Ce sont des dossiers qui étaient auparavant secondaires, maintenant « au coeur de l’action ».
Sur l’élection européenne en elle-même, il déplore un taux d’abstention « toujours trop important par rapport aux enjeux européens ». « C’est dommage, on a besoin de l’Europe », insiste-t-il. Et note que le vote RN n’est plus « un vote contestataire». C’est un vote qui l’inquiète, en termes d’enjeux européens. « Avec eux, c’est une perte d’affluence de la France à Bruxelles. Ils ne vont pas s’investir dans les dossiers, c’est donc plus de place aux Allemands.»
Les résultats l’inquiètent aussi en termes d’enjeux nationaux : « C’est inquiétant pour la démocratie. Ce sont des partis anti-démocratiques, sous influence de la Russie en France. C’est un danger qui est devant nous. »
Quant à la dissolution de l’Assemblée nationale, Christophe Grudler affirme que cela est la preuve que les votes lors les élections européennes ont « des conséquences ». « [Emmanuel Macron] a fait un choix courageux, qui a un seul but, enrayer la montée du Rassemblement national. Le risque, c’était les plein pouvoir en 2027 », commente-t-il relevant que « la montée du RN n’est pas une fatalité ».s