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Doubs : Annie Genevard reconduite comme ministre, mais exclue de son parti

Le premier ministre, Sébastien Lecornu, et Annie Genevard, ministre de l'Agriculture. | Photo Alain JOCARD / POOL / AFP
Le premier ministre, Sébastien Lecornu, et Annie Genevard, ministre de l'Agriculture. | Photo Alain JOCARD / POOL / AFP

La Doubiste Annie Genevard reste ministre de l’Agriculture. Elle fait partie des six ministres issus de LR, qui n’ont pas respecté le choix de leur parti de ne plus participer au gouvernement. LR les a immédiatement exclu.

Pierre-Yves Ratti avec AFP

Ils sont plus nombreux que prévu à avoir bravé les consignes du parti en rejoignant le gouvernement de Sébastien Lecornu: un sérieux revers pour le patron de LR Bruno Retailleau qui a immédiatement fait acte d’autorité dimanche en excluant les six ministres venus de la droite, dont Annie Genevard, députée du Doubs jusqu’à son entrée au gouvernement. Elle a reçu sur Facebook le soutien du député du Territoire de Belfort Ian Boucard : « Toutes mes félicitations à Annie Genevard, Sébastien Martin, Vincent Jeanbrun, Philippe Tabarot, Rachida Dati, Nicolas Forissier et Naima Moutchou qui incarneront une politique de droite au sein de ce Gouvernement qui doit réussir, dans l’intérêt de la France ! »

Dès hier dimanche, en réaction à l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, LR publiait un communiqué laconique : « Le 20 octobre, le bureau politique des Républicains a voté contre la participation des LR au gouvernement. En conséquence, les membres de LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement ne peuvent plus se réclamer de LR. Ils cessent immédiatement leurs fonctions dans nos instances dirigeantes que nous réunirons dans les tous prochains jours pour statuer de manière définitive ».

« Je demeure pleinement fidèle à mon parti »

Six membres du parti, et non des moindres, ont défié le nouveau président en répondant à l’appel de Sébastien Lecornu. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, occupait jusqu’ici le poste stratégique de présidente de la commission nationale d’investiture (CNI), chargée de désigner les candidats LR aux municipales de mars prochain. « Je demeure pleinement fidèle à mon parti et à mes convictions, comme je l’ai toujours été », a-t-elle affirmé sur le réseau social X.

Parmi les autres dissidents LR, Philippe Tabarot, reconduit aux Transports, a écrit à ses collègues du Sénat en leur disant qu’il était « cohérent avec la position qui était celle des Républicains jusqu’au 5 octobre dernier ». Quant à Rachida Dati, elle est reconduite à la Culture, alors qu’elle vient tout juste d’être investie par les Républicains comme candidate à la mairie de Paris.

La décision de rempiler de ces trois ministres fragilise la présidence de Bruno Retailleau. « Le roi est nu », commente un cadre LR qui juge que le président de LR « est dans son bunker, sans les leviers sur le monde réel ». Les trois autres LR à entrer au gouvernement sont tous députés: Vincent Jeanbrun (Logement), Sébastien Martin (Industrie) et Nicolas Forissier (Commerce extérieur et attractivité).

Ces nominations donnent l’impression que Sébastien Lecornu a joué sur les divisions internes chez LR, lui qui avait reçu séparément mardi à Matignon Bruno Retailleau et son rival Laurent Wauquiez, patron des députés LR, qui a répété plusieurs fois ces derniers jours qu’une « large majorité » de son groupe soutenait la participation au gouvernement. « Il a le groupe et les ministres: c’est M. Wauquiez qui contrôle le parti en fait », commente un ex-LR qui a rejoint les rangs de l’UDR d’Eric Ciotti.

Députés et sénateurs pas d’accord

Avec une cinquantaine d’élus, les députés LR occupent une position pivot à l’Assemblée et constituent aux côtés du bloc macroniste la deuxième composante du socle commun. En première ligne en cas de dissolution, ils étaient largement favorables à la participation au gouvernement Lecornu 2, contrairement aux sénateurs qui ont soutenu la position de Bruno Retailleau.

Après la dissolution de 2024, de nombreux députés LR avaient sauvé leur siège face au RN dans des circonscriptions rurales, en grande partie grâce à leur ancrage local. Beaucoup ne se sentent pas redevables au parti, dont le nom ne figurait souvent pas sur les affiches électorales, et craignent de ne pouvoir contenir une nouvelle poussée de l’extrême droite en cas de législatives anticipées.

En quelques jours, tout a basculé pour Bruno Retailleau, le ministre le plus populaire du gouvernement. Reconduit dimanche dernier à Beauvau dans le gouvernement Lecornu 1, il avait remis en cause sa participation, ulcéré par la nomination de Bruno Le Maire à la Défense. A peine une semaine plus tard, le Vendéen, qui nourrit des ambitions élyséennes, se retrouve en dehors du gouvernement comme il l’a lui-même souhaité, en affirmant qu’il ne rempilerait pas si le nouveau Premier ministre était de gauche ou macroniste… comme Sébastien Lecornu qui a finalement été reconduit par Emmanuel Macron.

Il pensait entraîner avec lui tout le parti, d’autant plus que le bureau politique de LR, une instance acquise au président du parti, a décidé samedi à une large majorité de ne pas entrer au gouvernement, à l’issue d’une réunion houleuse qui a reflété de fortes divergences internes. Très largement élu à la tête du parti en mai avec quelque 75% des voix, Bruno Retailleau a ainsi tapé du poing sur la table pour tenter de faire rentrer tout le monde dans le rang… sans succès.

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