Aujourd’hui doit se tenir le conseil communautaire du Grand Belfort, salle Barillot. Une décision contestée par dix élus de gauche, qui se sont unis dans la décision de ne pas assister à la réunion.
Le conseil communautaire du Grand Belfort doit ce tenir ce jeudi 10 décembre, salle Barillot, à Belfort, dans une annexe de l’hôtel de l’agglomération. Une décision contestée par dix élus de gauche, qui ne vont pas assister à la séance. Le président du Grand Belfort, Damien Meslot, s’est de son côté défendu. mis à jour le 9 décembre à 14h55
C’est l’une des premières fois (sauf quelques exceptions) que la gauche belfortaine s’associe dans une décision commune. Celle de ne pas participer au conseil communautaire du Grand Belfort à cause des conditions sanitaires, ce jeudi 9 décembre. « [La salle Barillot] ne permet pas de réduire de façon satisfaisante les risques de transmission du virus si les 100 élus et l’ensemble des autres participants (directeurs de service et cabinet, presse, public etc…) s’y réunissent », argue le communiqué transmis par les dix élus que sont Bastien Faudot, Alain Fousseret, Bernard Guerre-Genton, Samia Jaber, Gérald Loridat, Michel Nardin, Mathilde Regnaud, Sylvain Ronzani, Zoé Rundstadler et René Schmitt.
Au cœur de la crise sanitaire, le conseil communautaire s’était tenu au Phare, dans une salle beaucoup plus grande.
Unification de la gauche
Mathilde Regnaud, conseillère municipale d’opposition du groupe En commun pour Belfort et conseillère communautaire, est « fière » de cette union. « Ce n’est pas la première fois que ça arrive, même si c’est plutôt rare ». Ici, la question n’est plus politique, mais sanitaire, selon elle. « Nous sommes sur un sujet qui dépasse l’étiquette. Ce n’est même pas qu’une question de gauche. Je pense que nombreux sont ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’idée de se réunir. »
Des propos partagés par Bastien Faudot, élu d’opposition au conseil municipal et conseiller communautaire, de la liste Belfort en Grand. Il est aussi conseiller départemental. « Nous avons la même analyse. Pour ma part, c’est la deuxième fois que je ne vais pas en conseil d’agglo. L’an dernier déjà, au mois d’octobre, le conseil communautaire devait se réunir dans cette salle. Une semaine après, tout fermait », argue l’élu. Les deux élus ne comprennent pas que la réunion ne se déroule pas en visioconférence. « Cela fait deux ans que nous sommes en crise et la visioconférence ne se développe toujours pas », s’étonne Bastien Faudot. Les élus déplorent que cette situation soit gérée avec légèreté. « Nous avons l’obligation d’être exemplaire. C’est incompréhensible. »
Pique et justification
Manifestement, les propos tenus par la gauche ont déplu au président du Grand Belfort qui a affirmé que « le lieu a été validé par la Préfecture et répond aux exigences sanitaires actuelles du gouvernement », a écrit Damien Meslot. Il informe dans un communiqué que la salle sera désinfectée et aérée avant l’arrivée des membres, et que le prochain conseil se tiendra bel et bien au Phare début 2022.
Il n’hésite pas, dans son communiqué, à piquer les élus de gauche en affirmant : « Je suis surpris que ceux qui ont organisé un meeting de 4 000 personnes le 5 décembre à Paris, en faveur de Jean-Luc Melenchon, nous demandent aujourd’hui d’annuler un conseil communautaire réunissant moins de 100 personnes. »
Des propos qui ont amusé Mathilde Regnaud : « Aucun de nous n’appartient au parti politique des Insoumis. Et aucun de nous n’a participé à ce meeting. » Elle affirme : « À aucun moment, il n’a été question de ne pas respecter la démocratie. Nous aurions été heureux de participer au conseil s’il s’était tenu en visioconférence. »