Des charges qui grimpent
En 2020, le budget nécessaire pour le fonctionnement de la Ville s’élevait à 57,13 millions d’euros. Pour 2025, ce montant, estimatif, grimpe à 73,05 millions. Les dépenses de fonctionnement, en un an, progressent quant à elles de 4,3 millions d’euros.
Une progression qui s’explique pour un peu moins de la moitié par l’augmentation des charges de personnel, bien que le nombre d’agents ait diminué. Avec 744 équivalents temps plein prévus en 2025 contre 784 en 2020, la masse salariale passe de 35,5 à 41,9 millions d’euros. Cette hausse est liée aux cotisations maladie et retraite en augmentation, à la mise en place d’une protection sociale complémentaire et aux revalorisations salariales dues à l’inflation.
Par ailleurs, d’autres charges de fonctionnement explosent, passant de 17,86 millions à 28 millions d’euros en cinq ans. Ces charges comprennent la maintenance technique, les factures énergétiques, les assurances et les coûts informatiques. Les coûts de l’énergie, bien que stabilisés, restent élevés, augmentant de 433 000 euros.
Des dotations de l’État qui stagnent
Alors que les collectivités réclament davantage de soutien face à la hausse des coûts, les dotations de l’État augmentent peu. Une hausse de 700 000 euros des dotations est attendue, une progression qui ne compense pas l’inflation des charges.
Quant aux recettes, la Ville prévoit près de 83 millions d’euros de recettes : 50 millions de recettes fiscales, 24 millions de dotations de l’État et 9 millions d’autres recettes, dont une indemnisation de 769 000 euros pour l’incendie du marché des Vosges. Elles progresseront de 3,7 millions d’euros entre 2024 et 2025.
Un tiers de cette progression provient des recettes fiscales, mais celles-ci sont en berne et progressent moins vite qu’auparavant. Après une hausse de 7,1 % en 2023 et de 3,9 % en 2024, les bases fiscales ne croîtront que de 1,7 % en 2025.
Pas de hausse d’impôt, pas de baisse des subventions aux associations
Malgré ces indicateurs peu positifs, « en 2025, aucune hausse des taux d’imposition n’est prévue », a déclaré Damien Meslot, maire de Belfort (LR), jeudi 30 janvier. Idem pour 2026, affirme-t-il déjà, à un peu plus d’un an des élections municipales. Des élections qui étaient plus ou moins sur la table au conseil municipal, par biais de petites piques durant la soirée entre la majorité et son opposition. Mais le maire a déclaré « n’être candidat à rien ».
Revenons au sujet ; pas de hausse d’impôt, donc. Ni de baisse des subventions pour les associations. Cependant, certaines structures verront leur financement basculer vers le Grand Belfort, en raison de l’ampleur de leur champ d’action dépassant le cadre strictement communal.
Des investissements encore prévus
La Ville annonce également maintenir son programme d’investissement. Plusieurs chantiers seront lancés ou poursuivis, parmi lesquels : le site sportif Serzian ; l’aménagement du secteur Dorey ; la rénovation du gymnase Thurnerr ; le faubourg de France et la place Corbis ; la rénovation du pont de Roubaix.
Des travaux engagés vont se poursuivre : la concession de la ZAC de l’ancien hôpital ; l’extension du musée d’art moderne, Donation Maurice-Jardot ; les travaux de rénovation du gymnase Pierre-de-Coubertin ; la place de Franche-Comté ; le remplacement de l’éclairage public par des leds ; le plan d’entretien et d’équipement des écoles ; le plan de rénovation de la voirie et des ouvrages d’art ; le plan de rénovation des fenêtres, des toitures et d’isolation des bâtiments.
Un endettement en hausse
Pour financer ces projets, la Ville continue de recourir à l’emprunt. Le capital restant dû atteint 63 millions d’euros en 2024, contre 59,2 millions en 2023. Le niveau d’endettement est en progression, mais reste maîtrisé avec un seuil de désendettement inférieur à 12 ans, limite au-delà de laquelle la situation deviendrait préoccupante.
Les intérêts de cette dette coûteront 1,92 million d’euros en 2025. Le maire, Damien Meslot, insiste toutefois sur le fait que l’endettement reste soutenable.L’opposition municipale du groupe de gauche GRES, représentée par Bastien Faudot, s’interroge toutefois sur la viabilité de cette stratégie. « La dernière fois que l’épargne nette de la commune était aussi basse, Belfort a augmenté ses taux d’imposition. Même les élus suicidaires n’augmentent pas les impôts juste avant une élection. Mais ensuite, que se passera-t-il ? » questionne-t-il. Il rappelle qu’en 2014, lorsque Damien Meslot dénonçait l’endettement de la municipalité précédente, la dette s’élevait à 71 millions d’euros.
Si le rapport d’orientation budgétaire budget 2025 a été présenté, plusieurs incertitudes demeurent. L’instabilité gouvernementale complique l’adoption du Projet de Loi de Finances, rendant flou l’avenir des dotations aux collectivités et des économies à réaliser. Une évolution à scruter de près durant les prochains jours, les prochaines semaines.