Les élus Les Républicains du Territoire de Belfort ont sollicité l’État pour qu’une étude soit diligentée sur la faisabilité d’une gratuité de la sortie Fontaine, sur l’A36, au niveau du péage, pour encourager le trafic de l’Aéroparc à se diriger vers l’autoroute. Elle est refusée. En parallèle, des élus pointent les contradictions des projets de contournement.
Les élus Les Républicains du Territoire de Belfort ont sollicité l’État pour qu’une étude soit diligentée sur la faisabilité d’une gratuité de la sortie Fontaine, sur l’A36, au niveau du péage, pour encourager le trafic de l’Aéroparc à se diriger vers l’autoroute. Elle est refusée. En parallèle, des élus pointent les contradictions des projets de contournement.
Une étude d’opportunité relative à la mise en gratuité de la sortie Fontaine, au péage de l’autoroute A36, a été sollicitée par les élus Les Républicains (LR) du Territoire de Belfort auprès de l’État. « De longue date, les communes limitrophes [de la zone économique de l’Aéroparc] connaissent des difficultés liées au trafic routier et notamment celui des poids lourds qui contournent le péage en empruntant un autre itinéraire via la R.D. 83 dans le Territoire de Belfort et la R.D. 483 dans le Haut-Rhin », observe un communiqué de presse commun des parlementaires Ian Boucard (LR) et Cédric Perrin (LR), du président du Grand Belfort Damien Meslot (LR) et du président du conseil départemental Florian Bouquet (LR). Cette réflexion est d’autant plus pertinente quand on paie 2,9 euros, pour 150 mètres d’autoroute !
L’accroissement attendu de l’activité à l’Aéroparc replace ce dossier de la gratuité du péage de l’A36 pour la bretelle de sortie de Fontaine sur le haut de la pile. L’arrivée de deux plateformes Amazon accentue son urgence, tant le trafic routier va augmenter. Les élus locaux ont alerté à de multiples reprises sur ce danger ces derniers mois.
Ce projet de gratuité devait garantir « une stratégie de rabattement de la circulation sur l’A36 garantissant plus de sécurité et de tranquillité pour les villages qui sont victimes du contournement du péage depuis plusieurs années », écrivent les élus LR. Or, le ministre délégué aux transport, Jean-Baptiste Djebbari, refuse cette étude annoncent les élus. Il invite au « déploiement d’abonnements bonifiés par les collectivités au bénéficie de leurs administrés, couplé le cas échéant à des réaménagements secondaires », écrivent-ils en citant le courrier reçu du ministre. Ils notent également que cette réponse intervient après de multiples relances.
Contradictions
« Cette réponse n’est pas entendable et se traduit comme un manque d’engagement de l’État aux côtés des collectivités », dénonce le communiqué. « Le Ministre refuse d’autoriser une simple étude d’opportunité qui, à ce stade n’engage aucunement l’État, mais consiste à rechercher des solutions adaptées », regrettent les élus. Ces derniers rappellent que le conseil départemental du Territoire de Belfort vient d’approuver une enveloppe de 20 millions d’euros pour créer deux axes de contournement routier et a créé un fonds de soutien de 250 000 euros « pour soutenir et accompagner les communes riveraines de la zone d’activités face à l’augmentation du trafic »
Le prolongement Nord de la R.D. 60 doit permettre de rejoindre la R.D. 83 (qui relie Belfort à l’Alsace), en évitant de traverser Larivière, Angeot et Lagrange. Le prolongement Sud de la R.D. 60 permet de contourner Frais en renvoyant le trafic de la R.D. 60 et de la R.D. 29 directement sur la R.D. 419. Lors du dernier conseil départemental, le 6 janvier, l’élu d’opposition de la gauche républicaine et socialiste (GRS) Bastien Faudot a regretté des dépenses « considérables » (lire notre article). « Au départ, 6 millions d’euros étaient prévus pour contourner les communes. Aujourd’hui, on parle de 20 millions d’euros », critique-t-il. « Nous avons délibéré à l’aveugle. En narrant de telles sommes, nous rassurons les maires alors que nous n’avons même pas eu accès à un début de projet », se désolait l’élu d’opposition.
Certains élus du secteur estiment aussi que les propositions de la majorité départementale pour réduire les effets néfastes du trafic sont « contradictoires ». « Ces contournements ne vont pas régler le problème », note Michel Nardin, maire d’Angeot. Ils continuent de renvoyer le trafic vers Bessoncourt ou Lachapelle-sous-Rougemont, sans le rediriger vers l’A36. Le contournement nord évite en effet de renvoyer le trafic sur la R.D. 11, qui traverse Angeot, mais rejoindra la R.D. 83 via la R.D. 12 (carte ci-dessous). « Cela ne règle rien du tout pour moi », soupire Éric Parrot, maire de Lachapelle-sous-Rougemont. Pour lui, qu’il vienne de la R.D. 11 ou de R.D. 12, le trafic débouche toujours sur la route qui traverse son village.
« Et ces contournements ne sont pas encore faits, tempère Michel Nardin. Le délai est préjudiciable pour nos communes. » L’accentuation du trafic est déjà visible depuis l’ouverture de la plateforme du dernier kilomètre d’Amazon, au mois de novembre. « C’est une catastrophe », confirme Éric Parrot, qui déplore des vitesses excessives, des stationnements abusifs et une forte circulation. Au sujet du fonds de soutien de 250 000 euros, un élu rappelle que cette somme est à diviser par douze communes ; ce n’est pas grand-chose pour les accompagner face à l’augmentation du trafic déplore-t-il.
« La seule solution, c’est la gratuité de l’autoroute », redit Éric Parrot. Sur ce sujet, tout le monde se retrouve. « Les difficultés liées au contournement des communes riveraines est une problématique identifiée de longue date que la gratuité du péage à la sortie de Fontaine permettrait de résoudre », estiment les élus LR. « Il est dommage qu’il n’y ait pas d’avancées positives, ne seraient-ce que des discussions », regrette également Éric Parrot, qui a appris par hasard la réponse du ministre, sollicité à la suite de réunions du Grand Belfort avec les douze communes du secteur glisse-t-il. « Il faut continuer d’insister pour que le trafic soit redirigé vers l’autoroute », appuie Michel Nardin. Les élus Les Républicains de conclure : « L’État doit donc désormais prendre ses responsabilités. »
Sollicité, le cabinet du ministre n’a pas donné suite.