Plusieurs centaines de personnes ont assisté à un meeting contre la privatisation d’Aéroports de Paris, mercredi soir, à Audincourt. Un meeting organisé en présence de plusieurs forces de gauche et en présence du député François Ruffin.
Plusieurs centaines de personnes ont assisté à un meeting contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), mercredi soir, à Audincourt. Un meeting organisé en présence de plusieurs forces de gauche et en présence du député François Ruffin.
Près de 300 personnes ont assisté, mercredi 10 juillet, au meeting contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), au foyer municipal d’Audincourt. Un meeting dont l’objectif est l’organisation d’un référendum, à la suite du lancement d’une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) par plus de 200 parlementaires (il en fallait 185 sur un total de 925). Avant le 12 mars 2020, 4,7 millions de signatures doivent être enregistrées sur une plateforme numérique dédiée pour ouvrir cette disposition constitutionnelle, inscrite depuis 2008. Ce meeting s’est déroulé en présence de Sophie Taillé-Polian (Génération.s), sénatrice du Val-de-Marne, Jérôme Durain (Parti socialiste), sénateur de Saône-et-Loire, François Ruffin (France insoumise), député de la Somme, et Martial Bourquin (PS), sénateur du Doubs, qui les a invités. Un « événement », pour reprendre les mots de l’ancien maire d’Audincourt, bien conscient que ce rassemblement « est l’avenir ».
« Pour la première fois, poursuit-il, des députés et des sénateurs ont saisi le Conseil constitutionnel pour lui demander un référendum sur un tel sujet », poursuit Martial Bourquin. Dans cette « bataille commune », qui regroupe aussi des parlementaires de droite, dont Ian Boucard dans le Territoire de Belfort, l’objectif est d’organisation un référendum. Ce scrutin vise à se prononcer sur le vote d’une proposition de loi affirmant « le caractère de service public national de l’exploitation des aérodromes de Paris ». Cette décision de privatiser ADP, approuvée à travers la publication de la loi Pacte du 22 mai, illustre « un capitalisme de connivence », tance Martial Bourquin, qui parle « d’une erreur financière ».
General Electric
Les parlementaires ont reçu une délégation de l’intersyndicale de General Electric avant le meeting sur la privatisation d’ADP. Elle a pu prendre la parole au début de ce meeting, montant à la tribune sous les applaudissements.
« Désunis, nous sommes des nains. Unis, nous sommes les plus importants. »
L’organisation de ce référendum est surtout « un défi démocratique », estime de son côté la sénatrice Sophie Taillé-Polian. Elle regrette l’absence totale de communication de l’État sur cette démarche, alors que c’est un dispositif constitutionnel. Aujourd’hui, « soit la société embraie, soit elle n’embraie pas », constate pour sa part François Ruffin. L’enjeu est donc d’amener les gens à signer. C’est une campagne. « Nous n’avons pas à convaincre les gens d’être contre ADP, mais à [les convaincre de] faire un geste [en signant la demande de référendum] », insiste la sénatrice. Et même si tout le monde ne prend pas l’avion et que les aéroports sont à Paris, ce sujet « concerne la France entière », insistent les élus. « Nous craignons le pire si nous poussons la logique de rentabilité à outrance », dénonce Sophie Taillé-Polian, pointant du doigt les risques pour la qualité de vie à proximité des aéroports ou la santé si aucun contrôle n’est fait sur la gestion des aéroports ou du trafic aérien. Elle insiste aussi sur le fait que cette vente ne serait pour l’État « qu’un désendettement artificiel ».
« C’est une affaire de patrimoine commun », acquiesce Jérôme Durain, filant le lien avec les salariés de General Electric et la privatisation des autoroutes. Puis de lancer : « On privatise les bénéfices et on socialise les pertes ! » François Ruffin se questionne aussi sur la démocratie : « Qui décide dans ce pays ? interpelle-t-il. ADP, ce n’est qu’un point de départ sur notre destin commun. » Le jeune député, qui bouscule les codes de l’Assemblée nationale, veut « redonner du pouvoir aux Français ». « Il faut sentir l’exigence populaire de proposer des alternatives », poursuit-il. Il ne veut pas que le spectre politique ne se résume au duel Macron – Le Pen. Et Jérôme Durain de citer une interview sur le RIP de François de Rugy (Ancien président de l’Assemblée nationale, actuel ministre de l’Écologie), parue en 2010 dans Libération, pour souligner toutes les aspérités de ce projet de référendum : « Même si la procédure ne pas jusqu’à son terme et si le nombre de soutiens n’est pas atteint, avec 1,5 ou 2 millions de signatures, il sera difficile pour un gouvernement de refuser catégoriquement d’entendre parler d’un sujet. »
Ce rassemblement, à 9 mois des élections municipales, est loin d’être anodin. Les signes de rapprochement sont nombreux. Et à scruter. Martial Bourquin de déclarer : « Je souhaite qu’il y ait une grande campagne unitaire. Désunis, nous sommes des nains. Unis, nous sommes les plus importants. »
Pour demander le référendum : https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1
