Responsables politiques, syndicaux, mais aussi libraires ou éditeurs appellent lundi à imposer une taxe exceptionnelle sur les ventes d’Amazon et “les autres profiteurs de la crise” sanitaire, soulignant “l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce”. Huit membres d’En Commun pour Belfort l’ont signé.
Avec l’AFP
Responsables politiques, syndicaux, mais aussi libraires ou éditeurs appellent lundi à imposer une taxe exceptionnelle sur les ventes d’Amazon et “les autres profiteurs de la crise” sanitaire, soulignant “l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce”. Huit membres d’En Commun pour Belfort l’ont signé.
“La fronde qui monte partout en France doit encore s’amplifier, car le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable”, écrivent les 120 signataires de ce texte publié par franceinfo.
Ils entendent se mobiliser “d’ici au 27 novembre prochain, date du Black Friday, pour montrer l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard”. La tribune est portée par Attac, dont les porte-parole Aurélie Trouvé, Raphaël Pradeau et Maxime Combes sont signataires. Également signataires : des éditeurs, des économistes, des syndicalistes (dont le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et celui de la FSU Benoît Teste), des responsables d’ONG (dont le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard et le président des Amis de la Terre Khaled Gaïji) ou encore le porte-parole de la Confédération paysanne Nicolas Girod.
Mais aussi des députés et responsables de partis politiques (dont le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, le patron d’EELV Julien Bayou), ainsi que des conseillers municipaux et des maires, notamment ceux, EELV, de Grenoble et Besançon Eric Piolle et Anne Vignot. “La crise du Covid devrait nous servir à repenser en profondeur nos modes de consommation et de vie sociale, pas à nous enfoncer dans un monde de surconsommation prédateur”, considèrent-ils. À Belfort, 8 membres de la liste aux municipales En commun à Belfort sont également signataires de cette tribune. En fin de semaine dernière, Bastien Faudot, de la Gauche républicaine et socialiste, avait pointé les détails troublants indiquant la venue d’Amazon à Belfort.
"Dérouler le tapis rouge"
Dénonçant les dégâts sociaux et environnementaux de l’entreprise américaine, ils estiment que “pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est (…) indispensable”. Celle-ci “permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité.” Si Amazon est le “grand gagnant de la crise”, “ce développement accéléré se fait aux dépens des engagements climatiques de notre pays”, mais aussi des “revendications salariales” qui “sont balayées d’un revers de main”, et “de la destruction de milliers d’emplois dans les commerces de proximité”.
Ils accusent le président Macron de “dérouler le tapis rouge” à l’entreprise, en “interdi(sant) à tout le monde de vendre des produits non essentiels sauf… aux géants de la vente en ligne !”. “En faisant ce choix, le président dessine un monde d’après pire qu’avant. Celui d’un capitalisme sécuritaire dominé par les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon, NDLR)”, accusent-ils. Outre la taxe exceptionnelle, les signataires défendent le moratoire sur la construction de nouvelles surfaces commerciales proposé par la Convention citoyenne sur le climat et dénoncent la volonté du gouvernement d’en exclure les entrepôts des sociétés de e-commerce.