Les cliniques Laënnec et des Portes du Jura ont fermé. La maternité d’Audincourt aussi. Le centre hospitalier de Montbéliard a fusionné avec celui de Belfort et s’est installé à Trévenans. Concomitamment, le nombre de médecins a chuté et « il est d’ores et déjà difficile d’obtenir des rendez-vous dans des délais convenables pour certaines affections », déplore le rapport de Pays de Montbéliard Agglomération, présenté ce jeudi 21 mars. Le diagnostic de la situation médicale du territoire est alarmant. « On constate aussi une baisse de l’offre de soins liée au vieillissement de la population médicale », complète Renaud Fouché, cardiologue, élu communautaire et conseiller municipal d’Audincourt, en charge de ce dossier à l’agglomération. 62 % de la population médicale a plus de 55 ans. « Il y a un manque d’attractivité du territoire et une concurrence avec la Suisse », ajoute-t-il pour finaliser le tableau. « Les jeunes médecins n’ont pas le désir d’exercer leur métier comme le faisait leurs aînés, explique le cardiologue. Ils veulent travailler en groupe, avoir accès à l’information très rapidement – d’où l’importance du haut débit – et avoir de bonnes conditions de vie personnelle. » Marie-France Bottarlini Caputo, maire d’Hérimoncourt, raconte par exemple comme elle a été contactée par un cabinet bordelais pour installer un système de télé-transmission.
Au-delà de ce constat alarmant, le manque des médecins provoque d’autres situations difficiles à gérer : la surcharge des urgences notamment. « Si le nombre de médecins baisse, les gens se tournent vers l’hôpital, alors qu’il est sous-dimensionné et qu’il manque de lits, poursuit Renaud Fouché. On ne va pas mettre des lits sur les mezzanines. Et même si on en met, il faut des médecins ! » Éclaircie dans ce marasme, la construction de la clinique du Pays de Montbéliard, attendue fin 2020. On crée des lits d’aval. « Après, il faudra penser à créer des lits d’Ehpad », projette déjà le spécialiste.
Dès lors, PMA veut se doter d’une compétence santé, pour mieux définir une politique territoriale. Ensuite, la collectivité va faire appel à un cabinet d’études chargé d’élaborer des plans et des directions. « Il s’agit de construire une véritable ambition territoriale de santé en la matière, d’élaborer des conditions d’installations et d’implantations de professionnels de santé tout à fait différenciantes. Pour ce faire, il convient de rendre le territoire parfaitement attractif concernant cette question spécifique », précise le rapport. « Il faudra un jour que l’État ait le courage de dire aux jeunes médecins d’aller là où il n’y a pas de médecins, relève finalement le sénateur Martial Bourquin. Comme pour les professeurs et les médecins. » Selon Renaud Fouché, la France est même le seul pays d’Europe où ce n’est pas d’actualité.