Le lundi 17 décembre, la Maison de l’information sur la formation et l’emploi (Mife) a remis les trophées de l’alternance au féminin, en partenariat avec la préfecture. Ce sont douze alternantes, inscrites dans des métiers dits d’homme, qui ont participé. « Elles font bouger les lignes en montrant que, dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle, c’est faire ce qu’on veut et suivre sa vocation qui compte », insiste la Mife dans son communiqué de presse, qui souhaite, par ce concours, dépasser les clichés de genre. « Selon l’édition 2018 du guide Ces secteurs qui recrutent (CIDJ – Centre d’Information et de documentation Jeunesse), seuls 17% des métiers sont mixtes. On parle de mixité lorsque les femmes et les hommes représentent une part comprise entre 40 et 60% des effectifs. Aujourd’hui, ce sont seulement 13 familles professionnelles sur 87 qui sont mixtes. Les femmes, quant à elles, sont surreprésentées dans les métiers de services à la personne ou à vocation sociale. Les branches professionnelles, les entreprises et les organismes de formation se mobilisent pour ouvrir leurs portes aux femmes et aux hommes, quelles que soient les voies professionnelles choisies. Mais c’est la société dans son ensemble qui doit évoluer, en lever les freins périphériques à l’emploi : congés maternité et paternité, modes de garde, organisation du temps de travail, etc », souligne la Mife.
Les douze candidates du trophée 2018 étaient bouchère, boulangère, électricienne, mécanicienne ou encore paysagère. C’est Aude Iglesias, 20 ans, qui a remporté cette année le trophée. Elle est apprentie électricienne à Dampierre-les-Bois, chez la société SIMI, et étudie au centre de formation des apprentis de l’industrie Sud Franche-Comté à Besançon. « Aude Iglesias est la seule femme de l’entreprise. Elle explique avoir choisi cette formation par attrait pour la domotique et les nouvelles technologies. Pour elle, il est important de “faire un métier qu’on aime et qui a de l’avenir pour pouvoir vivre de son métier” ». Consciente des difficultés de son parcours, notamment sur le fait que les femmes sont capables de faire le même travail, Aude Iglésias est « contente de pouvoir participer à ce trophée car si ça peut changer la vision de certaines entreprises, ça serait génial ».
Les trophées de l’alternance au féminin visent à récompenser les parcours d’alternantes qui font le métier de leur choix, dépassant les clichés et les remarques, promouvoir les entreprises ayant recruté ces femmes dans des métiers peu féminisés et ayant mis en place des actions en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes, et valoriser les organismes de formation « qui encouragent la présence de femmes sur les parcours en alternance peu féminisés ».