Lors d’une conférence de presse mercredi 10 août, le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini est revenu sur les principaux enjeux et les conséquences de la pire année de sécheresse depuis 1959.
Lors d’une conférence de presse mercredi 10 août, le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini est revenu sur les principaux enjeux et les conséquences de la pire année de sécheresse depuis 1959.
La dynamique n’est pas bonne. Le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini, affirme même qu’il s’agit « de la pire année de sécheresse » depuis que des mesures et des statistiques sont effectuées. C’est-à-dire depuis 1959. Ce jeudi 11 août, après un arrêté validant l’état de crise la veille, le département est sous haute surveillance et en alerte sécheresse maximale. « La situation est très préoccupante », affirme le préfet, lors d’une conférence de presse. Car se combinent trois facteurs : sécheresse, chaleur et vent. « Au-delà de la sécheresse, nous ne sommes pas loin de l’année la plus chaude. C’est inédit.»
Ce qui est inédit, c’est surtout l’avance de la sécheresse sur la saison. « Nous avons quatre à six semaines d’avance par rapport aux pires épisodes de sécheresse que l’on a connus.» Et selon les données de Météo France, la période de sécheresse est loin d’être terminée, car peu de pluie est annoncée dans les prochaines semaines. Et encore selon le préfet, il faudrait « un mois de pluie pour revenir à un niveau à peu près normal.» Ce qui n’est pas prévu pour le moment.
Risque sur l'eau potable
« La règle, c’est l’interdiction.» Le préfet se veut sévère pour faire comprendre la gravité de la situation. Et pour cause : la préfecture souhaite éviter des ruptures en eau potable. « Il y a un risque réel, sérieux, de rupture d’approvisionnement d’eau potable », explique-t-il gravement. Même s’il n’est pas encore avéré.
Pour les particuliers, la préfecture mise sur de l’auto-discipline. Et beaucoup de pédagogie. « Nous n’allons pas contrôler à domicile. Mais il est important que chacun prenne conscience de la situation.» Pour les entreprises consommatrices d’eau, les opérations de contrôle vont par contre encore se renforcer. Si des dérogations seront possibles au cas par cas pour le sanitaire, ou des chantiers commencés nécessitant de l’eau, il n’y aura que très peu d’exception. « Nous serons peut-être amenés à demander de reporter certains travaux », expose le préfet.
L’état de crise maximal devrait perdurer un moment, un mois minimum, à condition qu’il pleuve beaucoup. Sinon, il risque de durer jusqu’à l’automne. « Octobre, novembre peut-être.»
L’autre gros risque : les feux de forêt
La sécheresse, la chaleur, et la bise qui souffle depuis quelques jours sont un cocktail favorable aux départs de feu. Cela fait d’ailleurs plusieurs jours que les pompiers interviennent pour des feux de broussailles dans le Territoire de Belfort. Ce risque de feux de forêt est une catastrophe « en soi » mais aussi un risque pour les ressources en eau qui seront nécessaires pour éteindre les feux. « Il faut qu’il y ait une prise de conscience collective sur les bons gestes », prévient Raphaël Sodini. De nombreuses communications seront diffusées dans les prochains jours à ce sujet.