Pluies printanières. Nappe à un niveau satisfaisant. Prévisions d’un été sec et chaud. Tour d’horizon de la situation climatique dans le Territoire de Belfort alors que l’été débute.
Éva Chibane
Pluies printanières. Nappe à un niveau satisfaisant. Prévisions d’un été sec et chaud. Tour d’horizon de la situation climatique dans le Territoire de Belfort alors que l’été débute.
50 % des prévisions météorologiques annoncent un été chaud et sec, conforme aux deux dernières années. C’est le message transmis par Stéphane Laucher, chef de service à la direction départementale des territoires, ingénieur eau, agriculture et environnement et docteur en toxicologie de l’environnement, et Bruno Vermot-Desroche, ingénieur Météo France, à l’occasion d’un point sur la situation climatique organisé par la préfecture du Territoire de Belfort. Mais les spécialistes appellent à la nuance. « Le Territoire de Belfort est marqué par une grande variabilité d’une année sur l’autre. Nous avons 100 ans de données concernant Besançon et on voit bien que dans la région, rien n’est défini à l’avance », affirme Bruno Vermot-Desroche.
Vigilance
L’ingénieur Météo France affirme que cet hiver, les précipitations ont été conformes aux normales de saison. Novembre a été particulièrement sec, mais janvier particulièrement pluvieux, ce qui a permis de réguler. En mars et en avril, le Territoire de Belfort était déficitaire en pluviométrie. Mais le mois de mai a été si pluvieux qu’il a permis de compenser les mois de mars et d’avril. Juin va plutôt dans la tendance de mai, avec un temps orageux.
L’indice d’humidité des sols, à la fin juin, est conforme à ce que l’on observe sur les 30 dernières années. La situation est stable. « On a une marge d’un mois sur la situation hydrologique. Il n’y aura pas de difficulté majeure en juillet », annonce Bruno Vermot-Desroche. Mais comme le montre l’ingénieur de Météo France, le Territoire de Belfort est une « zone à particularité ». « Les nappes sont à un niveau acceptable. Mais les nappes ne sont pas remplies à ras bord, et elles descendent très vite. Le basculement peut se faire en deux, trois semaines et en quatre semaines la situation peut devenir compliquée. »
L’eau reste très peu stockée dans les nappes, car le Territoire de Belfort est une région montagneuse, en tête de bassin, régi par un régime torrentiel. Lorsque l’eau arrive dans les nappes, elle s’évacue très vite. En plus, le climat est continental et les influences océaniques sont relatives. Les contrastes de température sont plus forts qu’au bord de mer. Quand il fait très chaud, les nappes descendent très rapidement. Les hivers plus doux causent également du tort aux nappes, puisqu’elles n’ont pas le temps de se remplir complètement. Et cette année ne fait pas exception à la règle. Donc même si la situation est correcte, les météorologues appellent à la vigilance.
Les plans d’eau comme solution ?
Les problèmes de stockage de nappe ne datent pas d’aujourd’hui. La sécheresse de juillet-août non plus. Ce qui change, ce sont les habitudes de consommation, selon les météorologues. En 1949, une sécheresse importante avait aussi eu lieu. Mais les habitudes de consommation en eau étaient nettement inférieures. Aujourd’hui, « on consomme beaucoup plus d’eau qu’avant. Les mêmes conditions n’ont pas les mêmes conséquences. En 1949, la crise aurait été sévère si on avait eu la même consommation d’eau », confie Bruno Vermot-Desroche.
Il rappelle que dans le secteur, 2 000 plans d’eau constituent de petits réservoirs qui pourraient apporter une part de sécurité pour le territoire. « Les territoires doivent ouvrir une réflexion de fond sur les pistes, localement, que l’on peut imaginer pour sortir du cercle vicieux des restrictions et des conditions climatiques entre sécheresse et asséchement des cours d’eau », insiste le spécialiste. Un comité de ressource en eau est prévu le 7 juillet à la préfecture de Belfort pour en discuter.