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Les vagues de chaleur charrient l’ozone

La plage du Malsaucy, à Évette-Salbert, dans le Territoire de Belfort. (©CC BY-SA 4.0).
Ce polluant estival, formé sous l’effet du soleil, a déjà franchi des seuils d’alerte en Bourgogne-Franche-Comté. | ©Pixabay
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À chaque épisode de chaleur, l’ozone gagne du terrain. Ce polluant estival, formé sous l’effet du soleil, a déjà franchi des seuils d’alerte en Bourgogne-Franche-Comté.

La saison estivale est aussi la saison de l’ozone, polluant dit « secondaire » qui se forme à partir d’autres polluants et dans des conditions bien particulières, notamment bien ensoleillées. De fait, il n’est pas rare que des épisodes de pollution à l’ozone surviennent à cette période de l’année. Ces derniers jours en France, alors que le mois de juin est particulièrement chaud, sec et ensoleillé, certaines régions ont déjà été le siège d’épisodes de pollution à l’ozone, y compris en Bourgogne-Franche-Comté. Focus sur l’ozone, ses enjeux et les bons gestes en cas d’épisode de pollution.

L’ozone n’est pas un polluant émis directement. C’est un polluant dit « secondaire », qui résulte de l’action du rayonnement solaire sur certains composés « précurseurs » tels les oxydes d’azote (NO et NO2) et les composés organiques volatils (COV), d’origine industrielle et automobile pour l’essentiel. La météorologie est un facteur qui influe fortement sur la formation de l’ozone : en général, plus il y a de soleil et de chaleur, plus la formation d’ozone dans l’air est importante.

En outre, la pollution par l’ozone apparaît surtout l’été, lorsque l’ensoleillement est intense. Les plus fortes concentrations sont le plus souvent mesurées en milieu ou fin d’après-midi (forte intensité solaire favorisant les réactions chimiques) et par vent faible (stagnation des polluants dans l’atmosphère), en périphérie des zones émettrices des polluants primaires puis transportées sur de longues distances.

Phénomènes d'accumulation

Les concentrations d’ozone les plus importantes ne sont pas nécessairement mesurées sur le lieu principal d’émission des polluants précurseurs (centres des agglomérations, zones industrielles) mais parfois à 50, 100 ou 150 km de là (dans des zones rurales) sous le vent des émetteurs.

L’ozone produit la journée dans les villes disparaît en grande partie pendant la nuit ou sous l’effet d’autres polluants. Dans les zones rurales en revanche, la concentration en polluants qui détruisent l’ozone est moins importante en raison de sources de pollution plus faibles. Des phénomènes d’accumulation peuvent alors se produire et générer ainsi des concentrations plus élevées à la campagne.

L’ozone : « bon » ou « mauvais » ?

Bien que de nature chimique identique, il convient de distinguer l’ozone « stratosphérique » de l’ozone « troposphérique » :

  • l’ozone stratosphérique, qualifié de « bon ozone », forme une couche qui nous protège de certaines radiations nuisibles du soleil (rayons UV-B et UV-C en particulier)
  • l’ozone troposphérique, le « mauvais ozone », est un polluant très toxique car il est en contact direct avec l’homme et les écosystèmes.

Ses impacts sur la santé et l’environnement

L’ozone est un gaz irritant à fort pouvoir oxydant, nocif pour la santé humaine comme pour l’environnement. Il agit notamment sur les muqueuses respiratoires et oculaires, provoquant toux, essoufflement, gêne à l’inspiration, douleurs thoraciques, ainsi qu’irritations du nez, de la gorge et des yeux. Il diminue le seuil de réactivité aux allergènes et augmente la fréquence des crises d’asthme. Les jeunes enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, les allergiques et ceux souffrant d’insuffisance cardiaque ou respiratoire y sont particulièrement sensibles.

Dans certaines conditions, l’ozone renforce également le pouvoir allergisant des pollens. Il agit à la fois sur les grains de pollen (en fragilisant leur membrane externe, ce qui facilite la libération des granules allergènes) et sur les voies respiratoires (en les rendant plus sensibles, plus réactives et plus perméables), ce qui peut déclencher une réaction allergique même à de faibles concentrations de pollen.

L’ozone a aussi des effets néfastes sur la végétation. Il perturbe les processus physiologiques des plantes, entraîne l’apparition de nécroses sur les feuilles et réduit leur capacité de photosynthèse. À plus long terme, cela dégrade le métabolisme végétal, freine la croissance des plantes et perturbe la chaîne alimentaire. Les cultures agricoles sont également touchées, avec des pertes de rendement estimées à 15% pour le blé, 11% pour les pommes de terre, 22% pour les hêtres et 12% pour les chênes en France (source : Ademe, étude APollO). Enfin, l’ozone altère certains matériaux du patrimoine bâti, comme les métaux, la pierre, le cuir, le caoutchouc ou les plastiques.

Le point sur la situation actuelle

La qualité de l’air s’est fortement dégradée la semaine passée sur l’ensemble du pays. Au fil des jours, du mercredi 18 jusqu’à ce dimanche 22 juin, des épisodes de pollution étaient à déplorer dans diverses régions. En Bourgogne-Franche-Comté, un franchissement du seuil d’information et de recommandation à l’ozone a été constaté pour la journée du jeudi 19 juin. La limite de 180 µg/m3/h a été dépassée au niveau de la station périurbaine de Dambenois, dans le Doubs, avec 182 µg/m3 en fin de journée, à 20 heures. D’autres stations de la région ont approché ce seuil, sans pour autant le dépasser.

Si la chaleur est toujours là cette semaine, les vents qui ont soufflé les jours précédents ont permis de diminuer les concentrations en ozone dans l’air de Bourgogne-Franche-Comté. Pour autant, ceux-ci restaient relativement élevés en début de semaine. Les orages attendus ce mercredi, en provenance d’un front Ouest de la région, devraient permettre d’améliorer la qualité de l’air au regard de l’ozone notamment. Les prévisonnistes d’Atmo BFC veillent sur la situation et informeront en cas de survenue d’un épisode de pollution.

Focus sur le projet APRIO (Agir Pour Réduire l’Impact de l’Ozone)

Les niveaux d’ozone mesurés sur le territoire de Grand Besançon Métropole (GBM) sont parmi les plus élevés de la région. Cette situation soulève des enjeux importants en matière de compréhension des facteurs locaux de pollution, des disparités observées à l’échelle du territoire, ainsi que des impacts sur la santé humaine et l’environnement.

Financé en partie par l’ADEME, le projet APRIO (Agir Pour Réduire l’Impact de l’Ozone) ambitionne de répondre à ces questionnements. Il comporte, dans un premier temps, une campagne de mesures visant à étudier la répartition des niveaux d’ozone dans le but d’identifier les zones les plus impactées par ce polluant. Les données seront analysées par le biais d’outils spécifiques développés par le laboratoire Chrono Environnement, afin d’en tirer des indicateurs pertinents concernant l’exposition des habitants, et mobilisant des données de modélisation complémentaires aux mesures. 

Des mesures spécifiques ont été mises en place pour étudier les mécanismes locaux de formation de l’ozone, en étudiant ses précurseurs. Ces analyses alimenteront, dans un second temps, les réflexions des élus de la collectivité, pour la mise en place d’un plan d’action ciblé à l’échelle du territoire, dont les impacts pourront être suivis sur le long terme.

Les bons gestes

L’ozone est un polluant dépendant essentiellement des conditions météorologiques : il est donc difficile d’influer sur sa formation. Il reste cependant possible d’agir en limitant les niveaux de ses précurseurs (NOx et COV) :

  • J’évite d’utiliser mon véhicule et préfère le covoiturage, les transports collectifs, le vélo voire la marche lorsque cela est possible
  • J’adopte une conduite apaisée, je coupe le moteur à l’arrêt, je limite l’utilisation de la climatisation, mon véhicule est entretenu
  • Je reporte l’utilisation d’outils à moteur thermique (tondeuse, groupe électrogène…)
  • J’évite d’utiliser des produits à base de solvants (white spirit, peinture, vernis…).
  • Je respecte l’interdiction de brûlage à l’air libre des déchets (y compris les végétaux)

Les recommandations sanitaires en cas de pic de pollution

  • De manière générale :
    • Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes
    • En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien
    • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants, exposition aux pollens…)
    • Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation
  • Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) : 
    • Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe
    • Je limite les activités physiques et sportives intenses (dont les compétitions), autant en plein air qu’à l’intérieur

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