Le premier essai de dissémination d’une guêpe parasitoïde asiatique, qui doit lutter contre la drosophile du cerisier (moucheron asiatique), est testé par la Suisse dans les cantons du Jura et du Tessin. Les autorités espèrent que sa présence régulent la population de drosophiles du cerisier et réduisent ainsi les pertes de production.
La drosophile du cerisier est un invasif présente depuis 2008 en Europe. Elle a été repérée pour la première fois en Suisse en 2011. « Ici, indique la confédération helvétique dans un communiqué de presse, elle est la seule espèce de mouches à fruits dont les femelles déposent les œufs dans des fruits intacts, en cours de maturation, qui ne peuvent plus être vendus par la suite. »
Cela provoque d’importants dommages économiques à l’agriculture locale. Et on ne lui connait pas en Suisse d’ennemis naturels. Le moucheron s’attaque aux baies, aux fruits à noyau et à la vigne. « La drosophile du cerisier s’attaque aussi aux fruits sauvages en dehors de la production agricole. Des mesures à grande échelle et à long terme sont donc nécessaires qui permettent là aussi d’endiguer la multiplication sans entrave de l’envahisseur », complète Dominique Mazzi, une chercheuse.
Un millier de guêpes
Des chercheurs d’Agroscope et du Centre for Agriculture and Bioscience International (CABI) à Delémont ont donc relâché près d’un millier de guêpes parasitoïdes dans ces deux cantons, à proximité immédiate des fruits attaqués. « Ces guêpes vont parasiter les larves du ravageur qui seront ensuite décimées », explique le communiqué. Les équipes de recherche mèneront ensuite une enquête dans la région pour voir si la guêpe est en mesure « de s’établir ».
Des démarches similaires ont été menées aux États-Unis, en Italie et en France. « On pourrait donc disposer à moyen, voire à long terme, d’un antagoniste naturel pour la drosophile du cerisier afin qu’elle ne puisse pas continuer à se reproduire librement », espèrent les autorités suisses. « L’objectif est de réduire naturellement la taille de leurs populations et de diminuer ainsi les dégâts causés à la production agricole sans utilisation de produits phytosanitaires supplémentaires », ajoutent-elles.