Article rédigé par Atmo BFC, association en charge de la qualité de l’air – PARTENARIAT
Qu'est-ce que l'ambroisie ?
L’ambroisie, également appelée « ambroisie à feuilles d’armoise » (Ambrosia artemisiifolia L.) est une plante de la famille des astéracées (même famille que tournesol, pâquerette, camomille, chardon, pissenlit…). Particulièrement bien implantée dans la région Rhône-Alpes et ses zones frontalières, elle est dorénavant très présente dans le sud de la Bourgogne-Franche-Comté (Saône-et-Loire, Nièvre et Jura) et commence à s’implanter dans le nord de la région. En 2023, sa présence a été signalée dans les 8 départements de notre région (d’après la carte réalisée par l’Observatoire des ambroisies – FREDON France – avril 2024).
Plante opportuniste, l’ambroisie peut coloniser une grande variété de terrains, particulièrement sur les terrains nus ou peu couverts et sur les terrains remaniés : parcelles agricoles, bords de routes, chemins de berge ou de halage, chantiers, carrières, terrains en friche… jusqu’aux terrains privés. Un sol chaud, sec et sablonneux est son idéal. Son fruit épineux est facilement dispersé par l’homme ou les animaux, d’autant plus facilement que le sol a été retourné, désherbé ou qu’il ne présente pas de flore naturelle qui concurrencerait son avancée.
Chez les particuliers, il n’est pas rare de voir se développer de l’ambroisie sous les mangeoires à oiseaux alimentées en graines de tournesol. L’ambroisie est difficile à contrôler dans les cultures de tournesol, ainsi certains lots de graines pour nourrir les oiseaux peuvent contenir des graines d’ambroisie.
L'allergie à l'ambroisie
Le pollen d’ambroisie, émis généralement de fin juillet à début octobre, a un fort potentiel allergisant. Quelques grains de pollen d’ambroisie par mètre cube d’air sont suffisants pour que des symptômes apparaissent chez les personnes sensibles : rhinite, éternuements, écoulement et/ou obstruction du nez, conjonctivite, trachéite, toux, urticaire, asthme… Ces symptômes sont d’autant plus prononcés que le taux de pollen dans l’air est élevé et persistant sur plusieurs jours.
Le nombre de personnes sensibles au pollen d’ambroisie croît selon l’importance de l’exposition. Ainsi, c’est là où elle a été introduite que l’ambroisie provoque les plus importantes « pollinoses » : en région Auvergne-Rhône-Alpes, entre 13 à 21 % de la population en est devenue allergique.
La surveillance en Bourgogne-Franche-Comté
Véritable problème de santé publique, le pollen d’ambroisie fait l’objet d’une surveillance accrue en région Bourgogne-Franche-Comté depuis 2008. Réalisée en partenariat avec le RNSA, le RAFT, l’ANAFORCAL, la FREDON et l’ARS, cette campagne mobilise 8 capteurs :
- 5 sites de prélèvement permanents : Nevers, Dijon, Chalon-sur-Saône, Besançon, Bart
- 3 sites de prélèvement spécifiques : Dole, Bletterans, Mâcon
L’édition 2024 a démarré le mardi 30 juillet avec la pose des premiers dispositifs de prélèvements, et devrait se terminer vendredi 4 octobre avec l’envoi du dernier bulletin d’information, la plante étant actuellement sur la fin de sa floraison. Les résultats des comptages ont été diffusés régulièrement chaque vendredi (via le bulletin d’information pollens et la page spécifique https://www.atmo-bfc.org/ambroisie).
Les premiers résultats 2024
Les campagnes précédentes ont montré de fortes disparités régionales, avec quatre sites particulièrement marqués par la présence de l’ambroisie : Nevers et Chalon-sur-Saône en tête, suivis de Bletterans et Mâcon dans une moindre mesure. L’analyse des résultats 2024 permettra d’évaluer l’impact dans le sud de la région Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que l’évolution sur les autres sites.
L’ambroisie, dont la floraison est tardive, a atteint cette année son pic de risque pour les allergiques entre le 26 août et le 1er septembre, avec un nombre maximal de grains de pollen récoltés dans toute la région. Trois départements — la Nièvre, la Saône-et-Loire et le Jura — ont été particulièrement touchés, affichant un risque allergo-pollinique maximal. Ailleurs, le risque n’a pas dépassé un niveau moyen, confirmant ainsi l’hétérogénéité de l’exposition observée lors des éditions précédentes.
L’analyse complète des résultats sera publiée sur le site www.atmo-bfc.org dans les prochaines semaines, avant la fin de l’année.
Les bons gestes
En anticipation d’un pic pollinique, la prise d’un traitement prescrit par un médecin ou un allergologue peut limiter les symptômes des personnes allergiques.
Lorsque le pic survient, de nombreuses mesures d’éviction peuvent être prises au quotidien pour limiter les effets de l’allergie aux pollens :
- J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée ;
- J’évite les promenades champêtres par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée ;
- Je porte des lunettes de soleil afin de protéger mes yeux du contact des pollens ;
- Je privilégie les mouchoirs à usage unique ;
- En voiture, je roule vitres fermées, notamment en campagne ;
- Je change de vêtements en rentrant chez moi ;
- J’évite de mettre à sécher le linge dehors ;
- Je rince mes cheveux avant de me coucher afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller ;
- Je lave mon nez matin et soir avec un sérum physiologique ou un spray d’eau de mer pour éliminer au fur et à mesure les pollens qui s’accumulent dans les muqueuses nasales.
Si vous avez ressenti cette année des symptômes inhabituels, tels que des éternuements, un nez qui coule, ou des démangeaisons des yeux, qui pourraient ressembler à un rhume persistant, il pourrait s’agir d’une allergie. N’attendez pas que ces symptômes reviennent : prenez rendez-vous avec un professionnel de santé dès maintenant pour discuter de vos symptômes et envisager des tests d’allergie avant la reprise de la saison pollinique en début d’année prochaine. Cela vous permettra d’aborder la prochaine saison en toute sérénité.