Deux chaudières pour une puissance de 3 MW
Filiale d’EDF, c’est l’entreprise Dalkia qui a été choisie pour rénover, développer et exploiter ce réseau de chaleur en 2021 par la Ville de Belfort. Un investissement de 4,2 millions d’euros portés par l’entreprise, avec une subvention Fonds chaleur de 1,7 million d’euros de l’Ademe. L’objectif : réussir à alimenter le quartier des Glacis à 76% en énergie renouvelable, contre du 100% gaz auparavant.
Pour cela, la chaufferie du réseau de chaleur des Glacis a été réaménagée et agrandie pour accueillir deux chaudières bois-énergie, qui ont été allumées pour la première fois en octobre 2022. Au total, leur puissance est de 3 mégawatt, avec un rendement optimisé. Leur utilisation est continue tout au long de l’année, car elles permettent à la fois d’assurer le chauffage des bâtiments, mais aussi d’assurer les besoins en eau chaude sanitaire. Au total, aujourd’hui, l’alimentation du quartier des Glacis via ce réseau de chaleur est bien de 76%.
Du bois-énergie pour alimenter
Par an, 6 000 tonnes de bois-énergie sont utilisées, arrivant de plate-formes dans un rayon de 70 km (Champagney et Etueffont), fournies par l’entreprise Sungaubois. Ce « bois-énergie » est un mélange de plaquettes forestières (branchages, bois d’élagage, bois aimé, bois de recyclage, granulé) qui doit permettre « une gestion durable des forêts », est-il précisé dans le dossier de presse.
Il est très contrôlé et doit répondre à un cahier des charges précis pour ne pas entraîner de défaillances dans les chaudières. Une fois dans la chaufferie, ce bois est stocké dans d’immenses silos de 380 m3, qui permettent une autonomie de 4 jours. Il est ensuite brûlé et transformé en énergie thermique sous forme d’eau et de vapeur, distribué dans un circuit fermé.
2 000 équivalents-logements chauffés
Rénové sur plus de 700 mètres et agrandi de 400 mètres, le réseau de chaleur mesure près de 5 km, ce qui lui permet d’alimenter l’équivalent de 2 000 logements, avec 31 sous-stations qui se trouvent généralement au pied d’une bâtisse un d’un groupe d’immeubles. Parmi les bâtiments alimentés, on retrouve le centre de formation pour apprentis Jackie-Drouet, le gymnase Pierre-Bonnet, la caserne Maud’huy, le collège Vauban, la crèche des Glacis, ou encore le groupe scolaire Saint-Exupéry.
Moins de CO2, plus de revalorisation
Le réseau de chaleur permet d éviter des rejets de CO2 de l’ordre de 3 850 tonnes par an, soit l’équivalent de 1 700 voitures en moins chaque année. Quant au principe de fonctionnement, le bois-énergie s’enflamme avec une combustion entre 800 et 900°C, ce qui génère d’importantes fumées. Mais celles-ci sont dépoussiérées avec plusieurs filtres (multi-cyclones, à manche), qui permet d’avoir un niveau important de filtration. « La plupart des installations disposent également d’un économiseur qui permettent de réduire la température des fumées », est-il expliqué lors de la visite. Une fois la combustion terminée, les cendres sont récupérées dans une benne pour être revalorisées, en épandage agricole par exemple.
Un réseau piloté à distance
Pour superviser à distance les performances énergétiques des installations du réseau du quartier des Glacis, la filiale Dalkia a raccordé les sous-stations à des centres de données, nommées Desc (Dalkia Energy Savings Center). Ces Desc sont conçus comme des tours de contrôle, où travaillent plusieurs équipes d’intervention. Leur rôle est de traquer les anomalies et la surconsommation des bâtiments et des sites raccordés au réseau. En lien avec les techniciens de maintenance, ils pilotent à distance les réglages des équipements.
Des prix moins onéreux
« Les prix de la chaleur issue des réseaux de chaleur sont stables et compétitifs », explique Sylvie Jéhanno, présidente-directrice générale de Dalkia, car ils n’utilisent pas d’énergie fossile et subissent moins les variations de prix. Mais aussi parce que les achats et moyens de production, dans ces grandes installations industrielles, sont mutualisés. Dans un quartier comme les Glacis, où 76% du quartier est chauffé avec des énergies renouvelables, la TVA est aussi réduite de 5,5%.