“Notre association a décidé de déposer des plaintes contre X adressées aux procureurs de la République (Pôle régional environnemental – Tribunal judiciaire) dans plusieurs zones particulièrement concernées par la pollution aux perfluorés”, indique l’ONG de défense de l’environnement dans un nouveau dossier publié lundi. “Quand on cherche on trouve” et “nous sommes persuadés que l’enquête pénale sur ces sites permettra de mettre en lumière et de trouver ce qui aujourd’hui n’est pas cherché notamment pas les services de l’Etat”, a déclaré lors d’une conférence de presse l’avocate Hermine Baron.
Ces plaintes s’appuient sur cinq infractions possibles (atteintes à l’environnement aquatique et aux poissons, dégradation de la qualité de l’eau, pollution aggravée des eaux et mise en danger de l’environnement), a-t-il détaillé. Quasi-indestructibles, les substances per- et polyfluoroalkylées ou PFAS (une famille regroupant plus de 4 700 molécules) s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusqu’au corps humain, d’où leur surnom de polluants “éternels”. Une enquête regroupant 17 médias, dont Le Monde, avait éditée une carte avec les sites contaminés, dont une cinquantaine en Bourgogne-Franche-Comté.
Pour ses plaintes, Générations Futures a ciblé trois zones: Paimboeuf (Loire-Atlantique), où un récent rapport officiel a montré une pollution, Tavaux (Jura), où se trouve un producteur de PFAS (l’usine de Solvay, NDLR), et enfin la zone de Verneuil-en-Halatte et Villers Saint Paul (Oise). Pour cette dernière zone, l’ONG s’appuie sur de nouvelles analyses qu’elle a réalisées sur la rivière Oise, où “la présence en quantité très importante de nombreux PFAS différents” a été établie, avec “une présence particulièrement préoccupante de certains PFAS dont le 6:2 FTS”.
Dans cette partie de l’Oise sont notamment installés des sites industriels du groupe américain Chemours mais aussi Arkema ou Dow. “On ne cible pas d’entreprise en particulier, on porte plainte contre X” et “maintenant c’est à la justice de faire le travail pour faire remonter les responsabilités”, a souligné François Veillerette, de Générations Futures. “On est face à un vrai problème d’environnement, de santé publique également, avec un gros déficit d’information”, a-t-il jugé.