Le centre Athénas à L’Etoile (Jura), spécialisé dans la sauvegarde du lynx boréal en France, a indiqué ce samedi 20 janvier avoir lancé une vaste étude d’analyses ADN sur cette espèce protégée, afin de mieux la connaître et la conserver.
Pendant cinq ans, le centre collectera « des échantillons sanguins, des poils avec leur bulbe pileux ou encore des cellules épithéliales obtenues par frottis buccal » sur les lynx recueillis et soignés dans l’établissement, a indiqué son directeur, Gilles Moyne.
Le centre, bénéficiaire d’une dérogation ministérielle, pourra également collecter des tissus musculaires sur les cadavres du félin. « Le but de cette étude inédite est de parvenir à connaître le degré de diversification génétique de cette population, qui descend seulement de quelques lynx à l’origine, et de parvenir à connaître également le degré d’apparentement entre individus », a expliqué M. Moyne. « Cela permettra de mieux cerner le potentiel génétique de l’espèce, de savoir par exemple si elle est consanguine ou pas, et quelle est sa viabilité à moyen ou long terme », a ajouté le directeur. Il espère ainsi « pouvoir adapter des mesures de conservation, avec des moyens en conséquence ».
« L’idéal serait d’avoir une centaine d’échantillons afin d’avoir une photographie de la population de lynx dans le Jura à l’instant +T+ », a dit le directeur, qui a envoyé en décembre « un premier lot de 20 échantillons » à un laboratoire spécialisé dans les analyses génétiques.
Le lynx boréal s’est réinstallé dans le Jura après sa réintroduction en Suisse, dans les années soixante-dix. Le versant français du massif jurassien compte aujourd’hui une centaine de lynx, soit environ 90% de la population en France.
(AFP)