À Danjoutin, lundi 8 avril, les élus ont adopté lors du conseil municipal un budget « vert ». Celui-ci va venir analyser l’ensemble du budget (investissement, dépense, recette), en balayant chaque ligne budgétaire de l’année 2024 pour lui attribuer une sorte de note, un classement de « très favorable » à « défavorable ». « C’est une autre approche », convient Emmanuel Formet, maire écologiste de Danjoutin. Exemple de paramètres très favorables : l’implantation d’arbres, l’éclairage LED sur les terrains de foot. Là où l’achat de carburant pourra plutôt être classé en défavorable.
Depuis janvier, la commune de 3 600 habitants travaillent avec quelques élus sur le concept. L’idée est venue de Stéphanie Weber, directrice générale des services (DGS). « Avec ce prisme, on va regarder si les dépenses ou les recettes à faire ont un intérêt pour la transition écologique. Et nous rendrons des arbitrages en fonction. » Les priorités seront donc revues : des achats de véhicules électriques passeront prioritaires, par exemple. « L’idée est surtout de pouvoir se comparer d’années en année. C’est aussi un outil pour comprendre plus facilement le budget avec un code couleur du vert au rouge. »
La classification est faite par un institut nommé I4CE. Il recense cinq critères dépendant sur la production de gaz à effet de serre. Si ce « budget vert » doit devenir obligatoire pour les communes de plus de 3 500 habitants, très peu de communes de moins de 10 000 habitants s’y sont mises pour le moment. Pour l’instant, ce sont en grande partie les villes comme Strasbourg, Lyon qui régissent ainsi leurs budgets.
Un message envoyé aux partenaires
La volonté de la commune est de « poser des standards écologiques ». Aujourd’hui, sur un budget de 6,2 millions d’euros, elle a classé environ 80% de ses dépenses, le reste doit encore être analysé pour comprendre les effets sur le climat. L’idée est aussi d’être transparent. « Dans un budget vert, ce qui est défavorable se voit. C’est l’objectif, cela permettra de les analyser », continue la DGS. « Ce sera une question systématique que l’on va se poser. »
Cela va aussi devenir un nouveau cadre de travail pour les agents de la collectivité, qui vont être formés à cette classification. « Ils ont des objectifs différents des précédentes années. Il ne sera pas question de faire des économies à tout bout de champ mais plutôt de faire des arbitrages en fonction des actions sur l’environnement », détaille Stéphanie Weber. Dans les services, la municipalité privilégiera les budgets qui iront dans le sens de la transition écologique. « Cela leur donnera un sens dans lequel ils doivent travailler. »
Pour le maire, c’est un message à tous. Un appel à analyser l’impact carbone de chacune des actions de la commune. Il expose vouloir l’envoyer notamment aux futurs partenaires dans le cadre des appels d’offres, mais aussi dans le cadre de demande de subventions. « Les dépenses seront fléchées en fonction de l’impact écologique, c’est un message que l’on envoie », commente Stéphanie Weber.
Un pas de plus, alors que la ville expose être investie de plusieurs manières pour le climat : remplacement de l’éclairage public par de l’éclairage LED, extinction des feux le soir depuis plusieurs années, fleurissement spécifique pour ne plus avoir à arroser… Ils sont aussi sortis du concours « village fleurie ». « L’urgence n’est pas là, il faut économiser de l’eau. Ce n’est plus adapté à ce qu’on vit aujourd’hui. »