Naomi Ebro, installée à Colombier-Fontaine, a créé DouxDoubs. Elle vend des protections lavables, dont des couches. Une solution autant économique, écologique que de santé pour cette mère de trois enfants.
Naomi Ebro, installée à Colombier-Fontaine, a créé DouxDoubs. Elle vend des protections lavables, dont des couches. Une solution autant économique, écologique que de santé pour cette mère de trois enfants. Elle s’appuie sur un site internet pour vendre ou louer ses produits et diffuser ses tutoriels.
« Aucun de mes enfants n’a eu de couches jetables. » Naomi Ebro est convaincue. Et elle milite pour accompagner un changement de mentalité. Aujourd’hui, elle accompagne les parents qui passent le pas de la couche lavable. Pour les conseiller. Les aider. Leur trouver la meilleure solution. Les quelques fois où ses enfants ont eu des couches jetables, elle s’en souvient : « Simon a eu d’importantes réactions cutanées à la maternité. » Pour Naomi Ebro, créatrice de DouxDoubs, la responsable est toute trouvée : il portait une couche jetable à ce moment-là. Elle file son raisonnement jusqu’au serviettes d’hygiène intime des femmes, questionnant la composition réelle de ces produits, qu’elle estime néfastes pour la santé. Selon elle, avec les couches lavables, fini les fesses rouges ! « Nous sommes sur des fibres naturelles : coton, microfibre, chanvre, bambou. »
Garder le contact
Mais d’où est venue l’idée de lancer cette entreprise ? « Peut-être que d’autres parents sont en galère comme moi », se dit-elle. Car si elle a passé rapidement le pas des couches lavables, la transition n’est pas forcément simple. L’accompagnement est presque inexistant. Et dans le milieu, « il n’y a pas de service après-vente », sourit-elle. « Si la couche est encrassée, on ne dit pas comment faire », remarque Naomi.
C’est ainsi qu’est né le concept DouxDoubs, en 2014. En 2017, lorsque la famille s’installe à Colombier-Fontaine, elle imagine d’abord ouvrir une boutique ; mais ce n’est pas facile de trouver un pas-de-porte avec pignon sur rue. Elle choisit alors l’option internet, après avoir tenté la formule Tupperware, qui n’a pas pris.
Avec sa plateforme, elle ne se limite pas à référencer et vendre les produits. Déjà, elle les a tous testés et approuvés. Même si l’achat est dématérialisé, « je ne perds pas le contact avec le client », insiste-t-elle. Elle les sollicite quelques semaines après l’envoi pour savoir si cela fonctionne. S’il y a des soucis. Pour garder le contact, elle a aussi créé des tutoriels, que l’on retrouve sur Youtube. Elle reçoit chez elle, également, pour connaître les besoins, les contraintes et écouter les remarques des futurs parents, afin de leur proposer les couches adéquates : totalement lavables, ou hybrides, avec un insert jetable ; évolutives ou non.
La forme est adaptée aussi à l’enfant, s’il fait beaucoup pipi ou non, et à sa morphologie. Aujourd’hui, elle propose 4 références de couches. Elle revend notamment la couche 100 % bio Anaka, fabriquée par un atelier d’insertion à Besançon, La Blanchisserie du Refuge. Elle les distribue dans le réseau Biocoop, dans le nord Franche-Comté.
Démystifier
Aujourd’hui, malgré les tendances zéro déchets et produits naturels, l’image de la couche lavable n’est pas forcément toute propre. « L’image du chiffon du grand-père est encore bien prégnante », acquiesce Naomi Ebro. Pour elle, ce n’est pas plus sale. « Lorsque l’enfant régurgite ou vomit, on ne met pas le body et le pyjama à laver », sourit-t-elle. Avec une couche lavable, on ne met à laver que ce qui est souillé. Les parents sont aussi interrogateurs sur l’effet sec des couches jetables remarque-t-elle. « Mais c’est une demande des parents, relève Naomi Ebro, avant de questionner : Comment acquérir la propreté quand les enfants sont toujours au sec ? »
Sur le nombre de lessives, elles sont quotidiennes avec un nourrisson. Mais Naomi Ebro n’a pas le sentiment que c’est plus qu’avec un enfant portant des couches jetables. « Contrairement à une idée reçue, poursuit-elle, on ne consomme pas plus d’eau avec les couches lavables. Les nouvelles machines peuvent même calculer le volume d’eau pour laver en fonction du volume de linge. » Et de remarquer que la quantité d’eau pour fabriquer les couches jetables est bien supérieure. « Au final, opter pour des couches lavables, c’est faire l’économie d’un salaire sur les premières années », estime-t-elle. Une autre économie plus facile à vérifier est la diminution de la quantité d’ordures ménagères !
Pour fonctionner, il faut compter une vingtaine de couches, qui coûtent environ 30 euros l’unité. Des packs existent pour débuter, à 500 euros, qui vont de 0 à 2 ans. Et Naomi a même lancé une formule de location, si les parents sont encore hésitants, à 45 euros par mois. « C’est un coût aujourd’hui, mais il est amorti demain ou après-demain », conclut Naomi Ebro.
- DouxDoubs : https://douxdoubs.com/ – elle est partenaire de la carte Avantages jeunes. DouxDoubs vend également des protections lavables pour les femmes et les seniors.