Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) est alimentée en grande partie par le captage en eau superficielle de Mathay. Ce captage est d’ailleurs la principale ressource en eau, en provenance du Doubs, pour les 220 000 habitants du nord Franche-Comté. Dans les périodes de sécheresse, de plus en plus importante, lorsque les captages locaux se tarissent, Mathay devient la seule ressource en eau disponible pour les usagers du pays de Montbéliard, comme pour ceux du Grand Belfort ou de la communauté de communes du pays d’Héricourt.
Si jusqu’ici, l’équilibre tient, cela pourrait changer avec les sécheresses répétitives que connaît le nord Franche-Comté depuis plusieurs années et l’accélération du réchauffement climatique. « Une réduction voire une interruption de la production et de la distribution d’eau potable sont des scénarios qui deviennent malheureusement envisageables, dans le futur, à l’échelle du nord Franche-Comté », communique l’Agglomération.
Pour palier le problème, PMA retente, pour la troisième fois, de trouver d’autres ressources en eau via un forage. Cela avait déjà été le cas en en 2021 et 2022 à Mathay et à Bourguignon. Ces forages, profonds de 300 mètres sur Mathay et 200 mètres sur Bourguignon, avaient pour objectif de trouver des palliatifs au Doubs comme approvisionnement en eau potable. Mais cela n’a pas fonctionné la première fois à Mathay. Ni la seconde à Bourguignon car le débit, trop bas, était insuffisant pour répondre aux besoins.
Une troisième opération
Cette fois, le forage plonge à 250 mètres sous le niveau du sol. Un horizon déjà testé dans diverses prospections sous le niveau du Doubs dans les années passées, qui a permis de trouver des ressources notamment à Besançon ou à Goumois. Pour ce forage, le coût total est de 160 000 euros, dont 46 000 euros d’aides accordées par le conseil départemental. Il a démarré il y a désormais quatre jour, dans un lieu défini par l’hydrogéologue Jean-Pierre Mettetal. « L’Agglo veut privilégier les aquifères profonds susceptibles de n’être pas influencés par les aléas climatiques ni par les pollutions de surface », explique-t-elle.
Si de l’eau est trouvée, la solution ne sera pas encore toute faite. Il faudra aussi faire des essais de débit, la semaine suivante, comme cela avait été le cas à Bourguignon. Mais rien est gagné. Alors l’Agglomération joue aussi sur d’autres cordes. Elle parle notamment d’une opération a près de 9,5 millions d’euros réalisée en 2021 pour réduire les fuites sur les réseaux d’adduction d’eau potable en améliorant le renouvellement des infrastructures. S’y sont ajouté deux études pour tenter de sécuriser et diversifier la ressource en eau, pour plus de 300 000 euros. Toutes les solutions sont recherchées, pour conserver cette ressource essentielle.