Le collège est impressionnant au premier coup d’oeil. Tout d’abord, par ses dimensions. Il s’étend sur 7 000 m² de bâtiments, avec 1 700 m² de cours, dont 330 m² de préau couvert. Il est ensuite impressionnant par son architecture, dominée par une ossature en bois visible autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il est enfin surtout impressionnant pour ce qu’on ne voit pas : le bâtiment produit plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Comment ? Grâce à une conception où rien n’a été laissé au hasard. L’établissement dispose de panneaux photovoltaïques, où l’énergie est redistribuée grâce à un retour au réseau. Une éolienne vient compléter la demande en énergie. En termes de consommation, le bâtiment est chauffé avec une chaudière à granulés. Quant aux matériaux, ils ont été pensés pour servir à l’isolation aussi bien thermique que phonique du bâtiment. L’isolation a été faite avec de la paille. Les cloisons sont en terre compressée issue du site. Les pierres, visibles de l’intérieur du bâtiment, sont en terre crue, directement fabriquée avec le sol du site. Les sols, installés par l’entreprise Colas, sont perméables, permettant l’infiltration des eaux de pluie. Un système de récupération d’eau de pluie a aussi été installé pour qu’elle soit réutilisée pour les toilettes et l’arrosage. Autant de paramètres, non exhaustifs, qui permettent au collège de se voir attribuer les certifications les plus élevées en matière de performance énergétique, E4C2.
Au-delà de l’architecture en elle-même, les lieux de vie ont été pensés de telle sorte qu’ils puissent transmettre les valeurs écologiques aux collégiens. Cela se ressent notamment à l’extérieur. En contrebas de la cour ont été installés des jardins maraîchers, une serre. Et verront bientôt le jour un poulailler, ainsi qu’une « forêt native » où les élèves eux-mêmes planteront environ 60 variétés d’arbres.
L’espace de restauration est à la même enseigne: respectueux de l’environnement. Avec un design rappelant celui d’une ferme-auberge, de grandes baies vitrées et des poutres apparentes, le self-service a été pensé pour limiter le gaspillage. Les entrées et les légumes sont en libre-service, permettant aux jeunes de se servir peu, ou de se resservir sans problème. « Cela permet de réduire considérablement le gaspillage », commente l’architecte du site, Jean-Pierre Rambourdin. Les produits seront locaux. Et un système de tri des déchets et un compost sont également en place, le compost étant réutilisé pour les jardins maraîchers.
31 millions d’euros
Le collège Claude-Lorius a coûté 31 millions d’euros au total, dont 90% de financement par le Département. Il accueille un peu moins de 400 élèves. Sur le plan pédagogique, le collège mise sur une approche novatrice. On retrouve notamment trois « maisons ». Un concept qui se traduit par des espaces ouverts et vitrés au rez-de-chaussée, permettant aux élèves de tous niveaux de mener des « projets collaboratifs », qu’ils soient artistiques, sportifs, scientifiques ou techniques. L’idée est de créer du partage, avec les adultes notamment, explique le Département, dans un endroit qui ne soit pas cloisonné comme une salle de cours. À l’étage, des « studiolos », sortes de nichoirs suspendus, offrent aux élèves la possibilité de travailler en petits groupes, de manière autonome.
Dans les salles de classe, on retrouve de petites salles annexées pour le travail en autonomie, séparées par des baies vitrées et pouvant accueillir des groupes de quatre à six élèves. Le mobilier est entièrement modulable, afin de permettre différentes configurations pédagogiques. Quant à l’acoustique des salles de classes, elle a été soigneusement travaillée pour que les élèves puissent entendre le professeur sans qu’il ait besoin de lever la voix, quelle que soit leur position dans la salle.
Un point enfin, sur les enseignements. Ils vont de la section bilingue, à des sections sportives de handball, en passant par des cours de cinéma, de théâtre, de chant choral ou encore de pratique instrumentale en collaboration avec le conservatoire du pays de Montbéliard. De quoi permettre aux élèves d’évoluer dans de bonnes conditions, pour cette rentrée 2024.
Un hommage à Claude Lorius
Le choix du nom Claude Lorius n’est pas anodin. Ce scientifique et glaciologue, pionnier de la climatologie, est né à Besançon en 1932 et s’est éteint l’an dernier. Il est le premier à avoir mis en évidence le lien entre la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre et l’évolution du climat. Un engagement pour l’environnement qui résonne avec le caractère innovant et écologique du collège.