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[Témoignages] « J’ouvre une fenêtre pour voir la liberté que les gens prennent pour créer de nouvelles choses »

Des élèves de Seconde du lycée Condorcet témoignent de leur confinement et réfléchissent à leurs libertés.
Si le CDI du lycée Condorcet est désert pendant ce confinement, il n'est pas inactif.

Le Condorcet à résidence.- Des élèves de Seconde du lycée Condorcet, à Belfort, racontent leur confinement. Comment s’occupent-ils ? Comment travaillent-ils ? Ils se livrent dans un contexte de vie totalement chamboulé, pour un travail mené dans le cadre d’un cours d’éducation morale et civique. Réflexion autour des libertés.

Le Condorcet à résidence.- Des élèves de Seconde du lycée Condorcet, à Belfort, racontent leur confinement. Comment s’occupent-ils ? Comment travaillent-ils ? Ils se livrent dans un contexte de vie totalement chamboulé, pour un travail mené dans le cadre d’un cours d’éducation morale et civique. Réflexion autour des libertés.

Lilian Laurent, Seconde F

« La règle d’or : rester à la maison »

« En confinement, nous gardons toutes nos libertés, sans exception, SAUF que nous sommes contraints de rester chez nous pour des raisons sanitaires. Mais cela n’affecte donc en aucune façon nos droits, nous avons toujours notre liberté de penser, de parler, la seule contrainte est que nous ne pouvons pas nous rendre dans n’importe quel lieu, il nous reste que les lieux indispensables (magasins alimentaires) ; en confinement nous pouvons continuer à travailler, à nous occuper, à vivre, par exemple pour ma part je fais mon travail d’école (donc mon devoir) et après je m’occupe (mon droit), donc mes devoirs et mes droits ne sont pas affectés. Il faut juste respecter cette loi pour que notre vie puisse reprendre son cours. »

Alexandre Rimbaux, Seconde F

« Comment auraient fait nos ancêtres pour ne pas s’ennuyer à longueur de journées ? »

« La liberté en étant confiné. Dans cette situation, sommes-nous libres ? Le fait de ne pas pouvoir sortir porte-t-il atteinte à ce droit fondamental ? Le droit de se déplacer librement est de nos jours, en France, une évidence. Personne ne nous arrête pour avoir visité la ville voisine. Cela paraît absurde. Aussi, on ne se pose pas de questions sur le droit de se rassembler et de manifester. Mais durant le confinement, ces libertés sont restreintes. Et indirectement, elles restreignent la liberté d’expression, puisque le droit de manifester, par exemple, repose dessus. Mais, cela est dans le but de limiter la propagation du virus, cela est donc dans l’intérêt commun, pour limiter la surcharge des hôpitaux.

Personnellement, je n’avais pas trop l’habitude de sortir de chez moi avant le confinement. Mais il est vrai qu’après plusieurs semaines, cela devient un peu déprimant. Heureusement qu’il y a Internet aujourd’hui. Comment auraient fait nos ancêtres pour ne pas s’ennuyer à longueur de journées ? Les jeux de sociétés, les livres, les journaux, discuter leur aurait permis de se divertir, mais au bout d’un mois cela m’étonnerait qu’ils auraient eu encore des moyens de passer le temps.

Mais finalement, sommes-nous libres malgré tout ? Grâce à Internet, on peut continuer à utiliser notre liberté d’expression. Communiquer facilement, par audio ou vidéo. C’est ce qui permet par exemple la continuité pédagogique. Certes, cela ne vaut pas la même chose que dans la vraie vie mais dans la situation actuelle on n’a pas le choix. Donc nos libertés sont restreintes, mais grâce aux outils numériques elles peuvent encore persister. »

Beugnette Mathilde, Seconde F

« Ce que je préfère regarder c’est les bienfaits du confinement sur la nature »

« Tous les matins, après m’être étirée puis levée de mon lit, je pars ouvrir mes volets, puis ma fenêtre, je prends une chaise et m’assois pour contempler l’extérieur. Je pourrais aller directement dans mon jardin et regarder ce qui m’entoure mais je préfère le faire depuis ma fenêtre car, à cet endroit-là, je peux voir de plus haut tout ce qui se passe dans mon quartier comme la nature ou alors les personnes qui se promènent.

Quand je regarde sur ma droite, je vois des maisons avec mes voisins qui profitent de l’extérieur en faisant du jardinage ou bien appréciant le soleil qui arrive pour pouvoir bronzer un peu. Certains voisins profitent de la chaleur pour tondre la pelouse et à ce moment, il commence à venir à mes narines l’odeur agréable et légère de l’herbe coupée. En tournant la tête pour regarder en face de moi, je vois une université́ avec dans la cour, plein d’arbres qui deviennent, chaque jour qui passe, un peu plus verts et fleuris avec toutes sortes d’oiseaux différents, qui posés sur leurs branches, chantent en harmonie. L’herbe qui elle n’est pas tondue prend de plus en plus d’ampleur sur le sol. Je me demande si les étudiants sont retournés auprès de leur famille ou s’ils sont restés dans leur appartement.

Sur ma gauche il n’y a pas grand-chose, seulement de temps à autre, quelques personnes qui passent pour prendre l’air. Seul, avec leur famille ou bien avec leur animal de compagnie. Parfois mon regard est attiré vers le bas où je vois mon chien courir après des feuilles dans le jardin ; à ce moment, un sourire s’affiche sur mon visage. J’aime tous les matins prendre ce temps et cette liberté de pouvoir regarder autour de moi.

Ensuite je descends dans le salon et ouvre une nouvelle fenêtre mais celle de mon ordinateur, où j’aime regarder ce qui se passe dans le monde. Moi ce que je préfère regarder c’est les bienfaits du confinement sur la nature ; cela réchauffe le cœur, en ces temps pas toujours faciles. Par exemple, les eaux de Venise qui s’éclaircissent. Il parait qu’à Paris on peut entendre les oiseaux chanter. Mais je trouve encore plus flagrant les images de cerfs dans les rues japonaises. Quand il me reste du temps, j’ouvre une nouvelle fenêtre pour voir la liberté que les gens prennent pour créer de nouvelles choses, de nouveaux loisirs ou parfois se découvrir de nouvelles passions. Et vous ? Que faites-vous ? »

Leny Hoyos, Seconde F

« À ce moment-là, j’étais dégouté et abasourdi »

« Durant ce confinement, je me dois de m’entrainer chez moi au basketball pour pouvoir reprendre la saison au meilleur niveau. Alors acheter un panier semble la meilleure solution. Avec persévérance, je convaincs mon père d’en acheter un, mais malgré cela, je me retrouve à devoir construire un panier par mes propres moyens. Avant le début du confinement, avec mon père, nous sommes allés faire le tour des magasins de sport à la recherche d’un panier de basketball à la taille réglementaire de 3,05 mètres. Mais malheureusement, que des paniers de tailles 2,60 mètres maximum.

Du coup, nous sommes rentrés chez nous et je me mis à la recherche d’un panier sur internet. Après quelques jours de recherche, je trouve un panier sur le site [web d’un magasin d’articles de sport], mais selon mon père, il est trop encombrant. Après quelques jours d’acharnement, j’arrive enfin à convaincre mon père de l’acheter. Je devais attendre une semaine et 5 jours avant de recevoir mon panier à la maison et de pouvoir jouer. Mais deux jours avant la réception du panier, je reçois un e-mail me disant que la livraison a pris du retard et prendra un jour de plus. Jusque-là, rien de très contraignant, jusqu’au moment où je reçois un nouvel e-mail disant que la commande a été annulée, à défaut de stock. À ce moment-là, j’étais dégouté et abasourdi. Mais pas le droit de se laisser abattre.

À partir de là, je décidais de construire mon propre panier. D’abord, j’ai construit l’arceau du panier avec des tuyaux souples pour éviter que l’arceau se casse quand la balle rebondira dessus. J’ai aussi fabriqué un filet avec de la corde que j’ai ensuite accrochée à celui-ci. Ensuite, j’ai pris toutes les planches dont j’avais besoin puis je les ai assemblées ensemble avec des vis pour former un seul et même pilier pour accrocher l’arceau à 3,05 mètres. Avant d’accrocher l’arceau au pilier, j’ai fixé une planche à l’arceau et lui ai ajouté des renforts pour qu’il puisse mieux tenir. Une fois cela fait, j’ai fixé l’arceau avec la planche au pilier. Pour finir, j’ai posé à peu près verticalement le pilier avec l’arceau fixé dessus contre un grand muret, puis je l’ai calé avec des pierres et attaché avec de la corde pour ne pas qu’il bouge. Après cela, il me resta plus qu’à tester le panier, et le test fut concluant ! Il m’aura fallu un peu plus de deux jours pour fabriquer ce panier (le temps de trouver les idées, de le construire). Malgré ce confinement qui contraint ma liberté de déplacement, je peux quand même aller courir, ce qui me laisse une certaine liberté, mais pas assez pour que je puisse aller sur des terrains, mais grâce à ce panier, je pourrais quand même m’entrainer chez moi ! »

Photos prises par Leny Hoyos

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