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Julie V. et Hélène – L’Illuminé, journal des lycéens du Condorcet, à Belfort
Le Condorcet à Résidence.- Alors que le monde entier est secoué par des manifestations importantes contre le racisme, à la suite de l’affaire Georges Floyd, mort lors d’une interpellation par la police de Mineapolis, nous vous proposons de mieux comprendre ce qui se passe autour de nous dans ces questions relatives au racisme et aux violences policières.
« I can’t breathe », les manifestations dans le monde entier … Tous ces éléments sont liés et ont un dénominateur commun : le racisme. L’élément déclencheur de la situation actuelle est l’interpellation et le décès de George Floyd, soupçonné d’avoir payé avec un faux billet et d’être en état d’ébriété sur la voie publique, le 25 mai à Minneapolis, dans le Minnesota, aux États-Unis. L’arrestation violente de cet homme, filmée par plusieurs passants et relayée sur les réseaux sociaux, a fait le tour du monde en l’espace de quelques jours. George Floyd, homme afro-américain de 46 ans, est décédé suite au plaquage ventral et à l’étouffement effectué par le policier Derek Chauvin lors de son arrestation : ce dernier a maintenu son genou sur le cou de George Floyd pendant 8 minutes et 46 secondes. Derek Chauvin ainsi que les trois autres policiers ayant participé à l’arrestation ont été licenciés le 26 mai, au lendemain de la mort du nouveau visage de la lutte contre les violences raciales.
Des manifestants sont descendus dans les rues de Minneapolis pour demander l’arrestation des ex-policiers responsables, et plus généralement pour manifester contre le racisme et les violences policières, brandissant des pancartes où l’on voit inscrit les trois mots « Black Lives Matter », déjà utilisés lors de nombreuses manifestations contre le racisme, aux États-Unis notamment. Ces manifestations ne sont pas nouvelles et les revendications résonnent toujours plus fort, surtout aux USA, lorsque l’histoire se répète, quand, à nouveau, un homme ou une femme non armé est tué(e) par la police. Chaque année apporte avec elle un lot de violences policières contre la communauté noire aux États-Unis. On se rappelle notamment de « l’année noire », 2014 : Michael Brown, adolescent afro-américain de 18 ans, tué de six balles, Eric Garner, 44 ans, mort par plaquage au sol et étouffement ou encore Laquan MacDonald, 17 ans, abattu sans raison par 16 coups de feu. On se rappelle aussi la mort de Tayvon Martin, adolescent de 17 ans, abattu d’une balle dans le ventre en 2012, à nouveau sans raison, événement ayant donné naissance au hashtag #BlackLivesMatter.
Après 4 jours de manifestations et de nombreux dégâts, Derek Chauvin a été arrêté pour homicide (et a comparu pour la première fois ce lundi 8 juin devant la justice). Mais l’arrestation n’a pas pour autant fait redescendre la colère des manifestants, et le président américain Donald Trump n’a pas su la calmer en réagissant à la situation sur son Twitter, avec un tweet aujourd’hui censuré par Twitter qui n’a fait qu’attiser les tensions. Les manifestations se sont alors multipliées à travers les États-Unis, si bien que des couvre-feux ont été instaurés dans beaucoup d’états. Des couvre-feux souvent non-respectés et qui n’ont pas su faire descendre les tensions.
Débat en France
Le mouvement s’est même étendu à l’international, faisant écho dans beaucoup de pays où des tensions existaient déjà, comme en France, avec l’affaire Amada Traoré, décédé en 2016 suite à un plaquage ventral des forces de l’ordre, bien que cela soit parfois démenti. Face à cette affaire qui ressort, le ministre Christophe Castaner souligne dans sa conférence du 08 juin, que la situation américaine est différente de celle en France mais qu’il ne tolère en aucun cas le racisme dans la police républicaine française. Des déclarations qui n’ont pas satisfait tout le monde, comme le montre le titre de L’Humanité daté du 8 juin 2020 (Lola Ruscio): « Pour le gouvernement, c’est police partout et justice nulle part ! ». ACAB (All Cops Are Bastard) serait-il un slogan valable aussi bien aux États-Unis qu’en France ? Les avis diffèrent : certains sont d’accord, d’autres plaident des accusations injustes qui mettraient tous les policiers sous la même enseigne… L’opposition répond alors : « Si vous vous engagez dans une institution profondément raciste, alors n’êtes-vous pas aussi raciste ? ». Démêler le vrai du faux s’avère compliqué …
Le mouvement #BlackLivesMatter, dit BLM, trouve son origine en 2012 lorsque le policier Georges Zimmermann est acquitté alors qu’il est soupçonné d’avoir tué Tayvon Martin, un adolescent afro-américain de 17 ans. C’est Alicia Garza, une activiste noire, qui empruntera l’expression pour la première fois. Puis, le mouvement sera lancé par Opal Tometi, leader d’une association d’aide aux immigrants. Ces trois mots deviennent alors petit à petit un slogan, scandé pendant les manifestations qui se multiplient. En 2015, le mouvement gagne en autorité et devient un mouvement officiel de défense des droits civiques. Aujourd’hui, suite à la mort de George Floyd, ou encore celles de Breonna Taylor et Ahmaud Arbery, le mouvement prend une nouvelle tournure historique, autant dans la rue que sur Internet, et est souvent comparé au mouvement afro-américain des droits civiques (Civil Rights Movement) des années 50 et 60.
Documentation
– Sur Netflix : 13th, American Son, When They See Us …
– Livres : Le racisme est un problème de blancs de Reni Eddo-Lodge / White Fragility de Robin DiAngelo / Je sais pourquoi chante l’oiseau chante de Maya Angelou / …
#BlackLivesMatter se réinvente aujourd’hui, et notamment grâce à la place prépondérante des réseaux sociaux. C’est en effet là que la lutte se « rassemble » et donne un nouveau souffle à la défense des droits civiques, et pas seulement aux États-Unis. En effet, tout le monde doit y prendre part. Ne pas s’exprimer sur le sujet est en effet souvent perçu comme un acte intimement raciste : « (White) silence is violence », une phrase qui circule partout sur Instagram, Twitter et tout autre forme de réseau social, peu importe où l’on vit. Aujourd’hui, pour être activiste, votre premier réflexe n’est plus de vous efforcez de trouver une chaîne de télévision qui vous accordera une interview, mais de choisir la plateforme de réseau social où vous mènerez votre combat. Et bien que le mouvement soit décentralisé et sans réel leader, comme Martin Luther King Jr. ou Angela Davis, il n’est pas désorganisé. Quelques milliers de retweets, des célébrités qui relaient le message (on pense notamment au #BlackOutTuesday), et les manifestations s’organisent : Minneapolis, Chicago, Washington, où les trois mots Black Lives Matter ont été peints en lettres capitales sur l’une des artères menant au bâtiment présidentiel mais aussi à Paris, Bruxelles ou encore Bristol, où la statue d’un marchand d’esclaves a été renversée et jetée dans la rivière Avon et Londres, où la statue de l’ancien Premier ministre Winston Churchill a été vandalisée (« Churchill was racist »). #BlackLivesMatter reste un mouvement à suivre.