396 décès. 29 de plus que la veille. C’était ce mardi. Chaque jour, le chiffre monte. Encore. Cruelle réalité de la crise du coronavirus covid-19. Chaque soir, l’agence régionale de santé (ARS) transmet aux rédactions un point quotidien, qui fournit les chiffres clés de la pandémie dans la région : les morts, les hospitalisés, les patients en réanimation. Depuis peu, les guéris qui ont pu quitter l’hôpital. Une démarche de transparence qu’il faut saluer.
L’ARS met systématiquement l’accent sur un autre sujet : les besoins de renforts ; l’application des gestes barrières ; l’utilisation de la chloroquine ; ou encore les évacuations sanitaires vers des centres hospitaliers moins en tension. Là aussi, une démarche à saluer pour sa dimension pédagogique.
En « traitant » ce communiqué quotidien se posent les questions habituelles. Quel titre choisir? Doit-il porter sur le nombre de morts ou plutôt sur l’autre sujet mis en avant par l’ARS ? Autant le dire carrément : si nous voulons provoquer des « clics », des relais sur les réseaux sociaux, bref, faire le buzz, il faut titrer sur le nombre morts. L’effet est immédiat, observable, quantifiable. Mais ces chiffres ne disent rien de la réalité profonde : rien des familles dans l’inquiétude ou dans le deuil, rien des soignants épuisés et psychologiquement meurtris, rien des malades qui se battent chaque jour pied à pied contre ce foutu virus, rien de l’élan de solidarité qui grandit progressivement.
C’est pourquoi, nous nous interdisons depuis plusieurs jours de titrer sur le nombre de morts du coronavirus covid-19. Aujourd’hui, nous voulions simplement vous l’expliquer. Nous nous refusons de faire de ce chiffre le thermomètre du drame humain qui se noue et l’outil du développement de notre audience.
Loin de nous l’idée de cacher ce qui reste une réalité. Nous allons continuer à informer et à donner le nombre de victimes, de personnes hospitalisées, et aussi le nombre de personnes sorties de l’hôpital, car guéries. Car la guérison est aussi une des réalités de cette crise sanitaire.
Nous publions quotidiennement une infographie qui reprend ces données, actualisées chaque jour, parce que cela reste une information. Nous allons nous efforcer de recueillir des témoignages, de mettre en avant des initiatives, de mettre en perspective, bref, de poursuivre notre ambition de proposer une information locale exigeante.
Mais nous ne titrons plus sur le nombre de morts.