« Il n’y aura pas d’annonce de candidature », glisse un membre du cabinet du maire de Belfort, à notre arrivée au gymnase du Phare, ce dimanche après-midi, pour assister à la cérémonie des vœux. Le Phare n’était donc pas le lieu d’un meeting électoral, ce dimanche, même si un parfum de campagne flottait dans l’air. Plusieurs représentants de listes qui convoitent la prochaine majorité municipale étaient présents dans les travées. Une occasion rêvée pour serrer quelques mains à quelques semaines du scrutin ! Ou distribuer des stylos à l’effigie des têtes de liste avec une mention : « Écrivons l’histoire de Belfort. » Cette cérémonie belfortaine est désormais un show bien ficelé. La direction artistique a été assurée par le rappeur belfortain Pihpoh, associant le conservatoire, les orchestres de quartiers, le cyclo-danse de l’association APF France. Plus de 1 300 personnes (le nombre de places assises) ont participé à cet évènement.
Couper l’herbe sous le pied
Dans son allocution, qui a duré près de vingt minutes, Damien Meslot n’a pas fait mention de la campagne des municipales. Il a parlé des Belfortains. Aux Belfortains. Il a parlé de « rassemblement » et de ceux qui font vivre la ville. Et il a pris le temps de s’étendre sur la dimension environnementale de son mandat actuel. « Nous aimons Belfort, lorsque nous protégeons notre ville, notre cadre de vie et plus globalement notre environnement, a-t-il glissé, avant d’ajouter : Nous sommes de plus en plus nombreux à adopter cet état d’esprit et je m’en réjouis. » Ses propos sont émaillés de nouvelles formules dans sa bouche : « défi écologique », « tri », « usage raisonné de l’eau et de l’électricité ». Nouvelles, dans cette proportion en tout cas. « Derrière chacun de ces petits gestes se cache notre réussite à transmettre à nos enfants l’exceptionnel patrimoine dont nous avons nous-mêmes eu la chance d’hériter », insiste-t-il à la tribune. Et d’évoquer, ensuite, l’engagement de la jeunesse dans ces actions citoyennes. Les 15-29 ans, rappelle Damien Meslot, représentent 26 % de la population belfortaine. « C’est une chance extraordinaire que nous devons encourager et accompagner », a-t-il insisté en concluant ce chapitre écolo. D’évidence, le maire de Belfort a scrupuleusement analysé les résultats des dernières élections européennes, avec l’émergence du vote écologique et jeune. De même, il a observé les derniers sondages qui placent à ce jour les écologistes en tête de nombreuses villes, comme à Besançon. Une façon, aussi, de couper l’herbe (verte) sous les pieds de ses potentiels adversaires. Mais, de campagne (électorale), il n’a effectivement pas été question.