Clara Janssen
Les clients sont accueillis par un panneau, au nom de l’entreprise SOS Montres Services. Il indique : « Entrez et sonnez en bas. » On y trouve une petite sonnette, installée sur le côté gauche du portail d’entrée. L’atelier est installé au sous-sol aménagé de sa maison. 15 m2 pour réparer, entretenir et rénover, principalement des montres. Il travaille en blouse blanche, porte des lunettes et une montre couleur acier et or.
Avant, cet horloger travaillait dans le domaine de la microtechnique ; il a décidé de revenir à sa passion première et a entamé un processus de reconversion. Il a suivi une formation à l’agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) à Besançon, dans l’horlogerie, en 2014 et 2015. Yannick Georgelin a par la suite essayé de trouver du travail en Suisse et dans la région mais en vain. « Alors, je me suis dis que j’allais créer mon atelier. »
Son entreprise existe depuis 2016. Mais c’est seulement à partir de 2018 que Yannick Georgelin en a fait son activité à plein temps. Son atelier est organisé et équipé par tout un tas d’appareils. Des horloges tapissent les quatre coins de pièce. Leur tic-tac résonne en continu. À 15 h, un oiseau se met à chanter, celui d’une horloge dont il a eu à s’occuper. « C’est sympa, ça ne me donne pas envie de la redonner », ironise-t-il en l’entendant piailler. Petit à petit, il a arrêté de réparer les pendules, car selon lui, « cela ne vaut pas vraiment le coût [financièrement] ».
L’odeur de la machine à nettoyer des pièces des montres chatouille le nez. Dans une montre, il y a une centaine de pièces, explique-t-il. « Il le faut nettoyer tous les 8 à 10 ans », recommande Yannick Georgelin. Ce passionné connaît le sujet sur le bout des doigts. Par jour, il s’occupe de trois prestations différentes (changement de piles, d’aiguilles, nettoyage…). Cet horloger a essayé de mettre en place une journée type mais « c’est très compliqué ». Ce qui marche pour lui, c’est de jongler entre les prestations. « Quand on est trop fixé sur le problème, on n’arrive plus à se concentrer », raconte t-il.
Rien ne se perd, tout se recycle
SOS Montres Services fait partie du label Répar’acteur, qui incite à réparer plutôt qu’à acheter des objets neufs. « J’aime les valeurs de ce label », raconte Yannick Georgelin. Pour lui, c’est important que son entreprise ait des engagements environnementaux. Il a décidé de recycler toutes les piles de montres. Une fois par an, une société de Lyon passe les récupérer pour ne pas les jeter.
En plus de cela, cet horloger a mis en place un système de récupération des montres dont les gens ne veulent plus. A l’entrée de son sous-sol, sur la droite, on retrouve des montres exposées à petits prix, avec au centre, une boîte noire. Celle-ci permet aux clients qui ont des montres en mauvais état ou qu’ils ne veulent plus de les déposer en échange d’un bon d’achat de 5 euros à utiliser chez SOS Montres Services. Yannick Georgelin, explique que le but est de « montrer qu’on fait de l’environnement valorisant ». Une fois que cette urne est remplie, il retire les piles, puis les recycle. Il analyse les montres, regarde si elles sont réparables à moindre coût puis, une fois réparées, les revend.
Il a souhaité développer le concept et installer plusieurs boîtes dans différents commerces. Un coût trop important pour le moment, mais il espère « toujours développer ce projet », assure-t-il. Sur les présentoirs en bois certaines montres sont affichées entre 10 et 30 euros. « Je ne gagne quasiment rien dessus, c’est vraiment pour valoriser le produit. » Lui donner une seconde vie. Et qu’il continue de faire tic-tac.