Le cuir et les formations qui l’entourent sont l’une des spécificités du pays de Montbéliard. De l’école Boudard au lycée des Huisselets, en passant par le Greta Haute-Saône et Nord Franche-Comté, plusieurs établissements proposent déjà des cursus pour se former aux multiples métiers du cuir. Aujourd’hui, ils choisissent de se regrouper sous une même bannière : l’Institut Français de Formation aux Métiers de la Maroquinerie (IFF2M), accompagné par le campus des métiers et qualifications de la maroquinerie et des métiers d’art, qui apportera son expertise.
Avec ce regroupement, l’IFF2M propose un éventail de formations allant du CAP à la licence professionnelle, en passant par le bac professionnel et le BTS. « Nous couvrons l’ensemble des formations dédiées aux métiers du cuir, offrant aux apprenants un parcours complet », souligne Delphine Grandjean, directrice du Greta. De la maroquinerie à la sellerie, en passant par la coupe, le lainage et la couture… « Cela nous permet d’harmoniser nos pratiques et d’être une vitrine d’excellence des métiers du cuir. On a besoin d’être dans une collaboration forte pour faire face à la concurrence. Ici, nous sommes une vitrine sans équivalent sur le territoire », ajoute-t-elle.
Fabrice Piguet, responsable de l’école Boudard, le pôle cuir du CFA du Pays de Montbéliard, souligne l’importance de cette initiative : « On s’est retrouvé au mois d’octobre sur ce projet. Nous avons la chance d’être l’excellence de la maroquinerie française. On lance l’IFF2M pour faire savoir ce qu’on est capable de faire. On est là pour répondre aux plus grands maroquiniers français. »
Un tremplin vers l’emploi et des opportunités concrètes
Et les plus gros maroquiniers sont, pour certains, tout près. La filière cuir, dans le Pays de Montbéliard, emploie aujourd’hui plus de 3 500 salariés dans une quarantaine d’entreprises. Hermès, installé dans la région depuis 1996, compte par exemple plus de 700 salariés. De son côté, SIS, sous-traitant de grandes marques de maroquinerie, a créé plus de 1 000 emplois depuis son implantation en 1998.
Ces implantations facilitent l’insertion professionnelle des étudiants. Plusieurs étudiants se retrouvent dans de grandes entreprises comme Créations Perrin, Hermès et SIS. Ces partenariats permettent aux apprenants d’accéder à des stages, des contrats en alternance et des opportunités d’embauche dans des maisons prestigieuses.
L’insertion professionnelle est aussi facilitée car quand ils sont à « l’école », les apprenants bénéficient également de plateaux techniques modernes, d’une approche pédagogique innovante et de contenus adaptés aux exigences du marché du travail. Des plateaux que la presse a pu visiter ce 20 février. Démonstrations de savoir-faire, témoignages d’apprenants et d’enseignants, ainsi que discussions sur l’avenir de la formation ont rythmé la journée d’inauguration (voir encadré).Au total, l’institut formera environ 150 professionnels du cuir par an.
TÉMOIGNAGE : Tanya, alternante
Tanya, 19 ans, est en deuxième année d’alternance dans la formation Fabriquant et Maroquinerie d’Art (FMA) proposée par le CFA, aux ateliers de la Lizaine de Montbéliard.
Quelles sont les qualités que vous estimez importantes pour les métiers de la maroquinerie ?
Il faut du savoir-être, arriver à l’heure, être poli et assez ouvert à la discussion. Mais surtout, ce sont des métiers qui demandent beaucoup de minutie, parce que les matières utilisées sont rares et de bonne qualité.
Que faut-il absolument savoir avant de se lancer dans la formation FMA ?
Cette formation demande d’être manuel et agile de ses mains, pour effectuer des gestes précis. Elle demande également d’aimer être dans sa bulle, concentré sur une tâche.
Au sein de quelle entreprise réalisez-vous votre alternance ?
Je travaille chez Hermès. Là-bas, nous faisons la coupe, le piquage à la machine, le montage des sacs. Si nous réussissons notre examen de fin d’année, l’entreprise nous offre un emploi. Cela veut dire qu’à 20 ans, je peux espérer décrocher un poste chez Hermès. J’aimerais être à la table pour monter les sacs, ce qui consiste à assembler les sacs prédécoupés, en assemblant certaines pièces, les coudre, les teindre, les envoyer au piquage à la machine.
Pré-requis : être titulaire d’un CAP maroquinier ou Bac Pro maroquinerie
Écrit par Lyse Wardyn
Les portes ouvertes des différents établissements se tiendront les 14 et 15 mars. Vous avez un projet ? Contactez l’IFF2M. L’IFF2M centralise toutes les informations sur les formations et les débouchés sur un site internet dédié (voir ici).