L’entreprise de Montbéliard a réalisé trois ouvrages d’art sur le nouvel échangeur de Sevenans, entre l’A36 et la R.N. 1019, dont le montant s’élève à 120 millions d’euros.
L’entreprise de Montbéliard a réalisé trois ouvrages d’art sur le nouvel échangeur de Sevenans, entre l’A36 et la R.N. 1019. Une contribution importante à ce projet de réaménagement, dont le montant s’élève à 120 millions d’euros (MAJ le 13/05/2019 à 21h45).
La fin du chantier du nouvel échangeur de Sevenans, débuté en 2017, est attendu en 2020. Déjà, les automobilistes ont pu découvrir certaines modifications de cet aménagement, dont l’objectif est de fluidifier et sécuriser le trafic, annonce APRR, le concessionnaire de l’A36. C’est lui qui a porté le projet, conformément à l’accord signé en 2015 entre l’État et les sociétés d’autoroute sur un plan de relance autoroutier. Ce marché – que l’on nomme TOARC pour terrassement, ouvrage d’art et rétablissement de communication – a été attribué à Vinci. Mais la multinationale du BTP a sous-traité une partie des opérations. Dont trois ouvrages d’art à l’entreprise montbéliardaise Parietti (lire par ailleurs).
Dix-neuf ouvrages d’art sont concernés par ce chantier d’envergure : huit créations (dont trois pour Parietti), deux allongements, huit réparations et une démolition. L’entreprise montbéliardaise, « le seul ouvragiste du nord Franche-Comté », remarque Frank Vampouille, président du groupe V, qui détient Parietti et TED à Sochaux, a notamment réalisé le pont répondant au nom de code PI 15 bis. Un pont qui enjambe la Savoureuse et qui vient se coller à un pont existant, déjà réalisé par Parietti, il y a 30 ans. « On a refait le même pont », remarque Frank Vampouille. Le nouvel ouvrage d’art est inséré dans une nouvelle voie, créée par le nouvel aménagement. « C’est une voie collectrice », explique Patrice Munsch, directeur opérationnel de Parietti. Une voie qui accueille le trafic issu de l’A36, en provenance de Montbéliard et qui sort vers la Suisse et l’hôpital Nord-Franche-Comté depuis la bretelle de la sortie 11 A. Cette voie collectrice accueillera aussi le trafic issu R.D. 437, en provenance de Trévenans.
Les chiffres du nouvel échangeur
- 120 millions d’euros de budget
- 3 ans de travaux (ouverture en 2020)
- 4 km en 2×2 voies
- 80 000 véhicules par jour sur l’A36 en 2020
- 27 000 véhicules par jour sur la R.N. 1019 en 2020
- 586 000 m3 de remblais
- 535 000 m3 de déblais
36 poutres de 25 mètres
C’est le dernier ouvrage d’art réalisé par l’entreprise sur ce chantier. Il n’a pas forcément eu l’écho des ponts ayant traversé l’A36, mais les chiffres donnent déjà le tournis. Le tablier a été coulé au mois de janvier, en une seule fois. On estime le volume de béton à 250 m3. Sachant qu’un camion-toupie achemine à chaque trajet 7 m3 de béton… Cela implique un grand nombre de rotations, alors qu’il ne faut pas perdre de temps. La portée du pont est de 75 mètres. Il est découpé en trois portions de 25 mètres. Chacune d’elle est composée de 12 poutres en béton précontraint de 25 mètres. Des poutres acheminées sur le chantier deux par deux, par des convois exceptionnels. « Notre technicité, notre savoir-faire, c’est justement d’adapter les modes opératoires à ce type d’ouvrage, remarque Patrice Munsch. Quand vous avez un convoi exceptionnel qui arrive avec deux poutres en béton de 25 mètres, il ne faut pas qu’il arrive dans le mauvais sens. » Vous pouvez, qui plus est, être contraint par le positionnement d’une grue, la circulation ou le temps accordé à l’opération… « On n’a pas le droit à l’erreur », résume Frank Vampouille. Le pont repose sur 6 piles de huit mètres de haut. Et il repose réellement sur 12 points d’appuis, des sortes de coussins d’environ 10 cm d’épaisseur, d’environ 80 cm de longueur et de 30 cm de largeur.
Pour la réalisation des trois ouvrages, Parietti enregistre une commande s’élevant à 2 millions d’euros.
La renaissance de Parietti
En février 2017, le tribunal de commerce de Belfort lance l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à l’adresse de l’entreprise Parietti. L’entreprise de construction et d’ouvrages d’art, créée en 1946 par Hubert Parietti, était en difficulté. C’est une entreprise historique de Montbéliard. Elle a participé aux chantiers de l’Axone, au siège de PMA ou encore à La Citédo. Au mois de novembre 2017, le groupe V, dirigé par Frank Vampouille, rachète la société. Frank Vampouille dirige la société TED, basée à Sochaux, une entreprise de bâtiment et génie civil. Ces deux entreprises du pays de Montbéliard étaient complémentaires. C’est cette complémentarité qui a convaincu Frank Vampouille de la racheter. Aujourd’hui, Parietti emploie une trentaine de salariés et enregistre un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros par an. « On va mieux qu’il y a un an et demi, reconnaît Frank Vampouille. On a un carnet de commandes qui permet d’être serein. » L’entreprise a de la visibilité jusqu’au mois de décembre. Après le chantier de Sevenans, Parietti doit intervenir sur la 2×2 voies entre Rioz et Voray-sur-l’Ognon, en Haute-Saône, mais aussi sur le contournement de Port-sur-Saône. Le groupe V, qui emploie une centaine de personnes, enregistre environ 20 millions d’euros de chiffre d’affaires.