L’année 2024 a été compliquée pour Parco, la start- up lancée à Belfort en 2022 par un ancien étudiant de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) : l’évolution du chiffre d’affaires n’a pas suivi la hausse des charges et l’entreprise a dû revoir ses effectifs à la baisse, avec le départ de deux salariés et de deux apprentis. La boutique ouverte au Techn’hom a également été fermée. L’entreprise n’a produit que 300 vélos, alors que l’objectif était de 650 sur l’année.
Jean Mougenot, le créateur de l’entreprise, a posé ses crayons pour analyser la situation et réajuster ce qui devait l’être. Premier constat : l’encollage des pièces constituant le cadre s’est avéré trop artisanal. Pour y remédier, il a retravaillé avec les fournisseurs pour obtenir une pièce qui permette de diffuser parfaitement la colle par la simple pression provoquée par l’emboitement des pièces.
Résultat : le temps d’encollage passe de 60 à 5 minutes, ce qui correspond mieux au rythme de production visé. Deuxième constat : il fallait revoir le modèle de distribution commerciale, car il s’avérait que l’entreprise ne pouvait l’assumer seule. Si la boutique belfortaine a été fermée, celle de Strasbourg a été maintenue. L’objectif est désormais de créer un réseau de huit nouveaux revendeurs entre Belfort et Strasbourg.
Un travail a également été fait sur le sourcing des pièces. La fonderie sera assurée par une entreprise dans le sud de la France, l’usinage par une entreprise du Jura. La provenance des pièces est aujourd’hui de 50 % européenne et de 50 % asiatique. L’objectif de Jean Mougenot est de parvenir progressivement à des pièces 100 % européennes, ce que les évolutions des marchés rendent de plus en plus faisable. Les fournisseurs européens, confrontés à une baisse des commandes en masse, s’ouvrent de plus en plus aux petits constructeurs tels que Parco Cycles.
3 000 vélos par an
Ainsi, l’entreprise a pu trouver en Finlande un fournisseur de poignées et en Italie un fournisseur de selles pour des prix deux fois moins élevés qu’en Asie, et de meilleure qualité !
Parco Cycle reste à Belfort ; elle vient d’emménager dans un atelier à Techn’Hom 5. C’est là que seront désormais assemblés les vélos et où l’entretien des 100 vélos du parc de location d’Optymo sera assuré. L’entreprise compte désormais quatre personnes : le dirigeant, une associée en charge de la boutique à Strasbourg et deux mécaniciens à Belfort.
Parallèlement, Jean Mougenot a travaillé à l’amélioration de son vélo pour mieux répondre aux attentes de la clientèle, grâce aux remarques formulées par les premiers acquéreurs du vélo Parco. Ainsi, il sera possible d’ajouter des options comme des freins hydrauliques ou l’ajout de 7 vitesses. Ses options seront également accessibles à ceux qui possèdent déjà un vélo Parco et qui souhaitent l’améliorer. Et surtout, Parco va élargir sa gamme en proposant un nouveau cadre bas, pour répondre aux attentes des personnes de petite taille ou aux dames, qui restent attachées à ce type de cadre.
L’objectif de production est de 500 vélos cette année grâce justement à l’arrivée du nouveau cadre bas. Le prix du vélo sera revu à la baisse, afin de pouvoir rémunérer les distributeurs, mais restera sous les 2 000 euros, grâce au travail effectué sur le sourcing des pièces. Si le chiffre d’affaires de Parco Cycles a stagné en 2024 à environ 300 000 euros, Jean Mougenot espère le porter en 2025 à environ 750 000 euros, en maîtrisant les charges. À terme, Jean Mougenot vise une production de 3 000 vélos par an. D’autres configurations sont à l’étude, comme le VTT et le vélo de route.
Pendant le mois d’août, Le Trois vous distille quelques-uns des articles de son dernier magazine.
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