Garanties de prêts bancaires, report de charges, chômage partiel, exonération de loyers : une batterie de mesures pour soutenir les entreprises.
(AFP)
Garanties de prêts bancaires, report de charges, chômage partiel, exonération de loyers : une batterie de mesures pour soutenir les entreprises. – mis à jour le 17 mars à 10h07
Le président Emmanuel Macron a promis lundi un soutien massif de l’État pour éviter des faillites d’entreprises et des licenciements massifs dus au marasme engendré par l’épidémie de coronavirus qui met une grande partie de l’économie à l’arrêt.
Mesure phare attendue par les entreprises: des “garanties de l’État à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques”, annoncées lundi soir par le chef de l’État lors d’un discours à la nation. Nombre de ces sociétés risquent en effet d’avoir du mal à faire face à leurs échéances avec une activité en berne et des commandes en chute libre. Les grandes entreprises risquent d’autre part de se tourner vers les banques pour se financer, alors que le marché obligataire s’est largement tari, d’où l’importance d’assurer la solidité d’un système bancaire qui pourrait rapidement être confronté à une explosion des mauvaises créances. “Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite”, a promis Emmanuel Macron.
Alors que la désorganisation des chaînes de production liée aux restrictions sur les déplacements des personnes et aux mesures de confinement conduit de plus en plus d’entreprises à réduire ou même à suspendre complètement leur production pour économiser des coûts. Lundi, le constructeur automobile PSA a ainsi annoncé la fermeture de toutes ses usines en Europe. Nombre de ses concurrents, dont Renault, ont aussi drastiquement réduit la voilure, leurs chaînes de production étant déjà désorganisées à cause de l’arrêt de la production en Chine en février, qui affecte l’approvisionnement de certaines pièces détachées ou composants électroniques.
Le transport aérien est cloué au sol et le secteur du tourisme, entre autres, est frappé de plein fouet par la limitation des déplacements et la fermeture des frontières sur l’ensemble du globe à cause de la progression de l’épidémie. Mais d’autres modes de transport vont aussi être durement touchés, tandis que seuls les déplacements “absolument nécessaires” seront tolérés pour au moins deux semaines pour limiter la circulation du virus.
Les aides aux entreprises précisées mardi par le ministre de l'Economie
Le président de la République a aussi pris des mesures ciblées pour les petites entreprises, après celles déjà annoncées de report de charges sociales et fiscales, et de chômage partiel pris en charge au-delà du Smic. La survie du tissu des PME s’avérerait en effet décisive pour le redémarrage de l’économie après la crise et permettrait de limiter la casse sociale. “Pour les plus petites d’entre elles, et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales”, a indiqué Emmanuel Macron qui n’a pas précisé quelle serait la taille des entreprises concernées. “Les factures d’eau, de gaz, d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus” pour ces entreprises, a-t-il précisé.
L’Union des entreprises de proximité (U2P) a exprimé sa satisfaction dans un communiqué, soulignant qu’elle mesurait “à leur juste valeur les décisions prises pour empêcher la faillite des entreprises”. Les soutiens à l’activité économique seront détaillés mardi matin lors d’une conférence téléphonique du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a indiqué Bercy dans la soirée. Si la prise en charge au-delà du Smic du chômage partiel permet déjà de soulager la trésorerie des entreprises dont le chiffre d’affaires tendra vers zéro, comme les restaurateurs ou les autocaristes, des frais fixes importants seront également réduits par l’économie des loyers, notamment pour les commerces obligés de baisser le rideau.
Pour que certaines activités au moins puissent se poursuivre sans risque pour la santé des travailleurs, Emmanuel Macron a demandé aux entreprises de “s’organiser pour faciliter le travail à distance”. Le télétravail avait déjà connu un essor durant les grèves contre la réforme des retraites en décembre, lorsqu’un tiers des salariés du privé y avaient eu recours, selon une étude CSA publiée la semaine dernière. La tendance devrait s’accélérer, même si de larges pans d’activité, à commencer par la production des biens et les services à la personne, en sont par définition exclus.
La Bourse de Paris a débuté en hausse mardi (+1,66%), retrouvant des couleurs au lendemain d’un plongeon, portée par l’espoir de mesures fiscales significatives pour soutenir l’économie en pleine pandémie.