Dans le Territoire de Belfort, la part des personnes de plus de 70 ans va augmenter de 14% dans les cinq ans à venir. Et ce sont les métiers dans les filières sanitaires et médico-sociales, qui s’occupent des personnes dépendantes, qui rencontrent le plus de problème de recrutement, appelés les métiers de l’autonomie.
Pôle Emploi le concède : sur plus de 9 000 demandeurs d’emploi inscrits, ils sont seulement 349 à vouloir rejoindre le secteur sanitaire et médico-social. Pénibilité, faible salaire, le secteur n’attire pas. N’attire plus. « Il y a un déficit d’attractivité très important dans ces métiers. Les formations ont du mal se remplir et on remarque une inadéquation du public accueilli lors des entretiens », estime Anne-Sophie Bersch, chargée par le Département du développement des métiers de l’autonomie. Elle estime, d’après ses recherches, que le Covid a aussi amplifié les tensions et les départs, ainsi que le Ségur. Le travail effectué par la référente est de trouver la bonne musique entre la promotion des métiers, la formation de ceux-ci et leur promettre une qualité de vie correcte « pour garder les salariés à terme ». Un travail est en cours là-dessus avec l’agence régionale de santé. « Nous faisons notre maximum, mais il faut revaloriser absolument ces métiers. » Pour le moment, les formations sont désertées, les formations sont de plus en plus éloignées des petites villes. Et en parallèle, les publics sont de plus en plus âgés, créant d’importants besoins.
L’académie des métiers de l’autonomie
Le 7 décembre, le Département a signé une convention avec Pôle emploi pour endiguer le problème. Une convention qui doit permettre « d’établir un diagnostic territorial de l’emploi et des besoins en recrutement des secteurs de la santé et du médico-social afin de développer son attractivité ». Pôle Emploi s’est engagée, à travers cette convention, à trouver des solutions pour mieux valoriser les métiers liés à la perte d’autonomie. Pour mieux identifier et orienter vers les métiers de l’autonomie, la convention prévoit notamment l’immersion des conseillers Pôle Emploi dans les structures. S’immerger, pour mieux savoir en parler.
Pour trouver des façons d’attirer, le Département a aussi mis en place depuis plus d’un an une « académie des métiers de l’autonomie ». Plusieurs profils dans les différents corps de métiers de l’autonomie sont sélectionnés pour partir en formation. Des formations qui doivent permettre d’apprendre « à communiquer positivent sur leur métier et d’accueillir dans de bonnes conditions les stagiaires et nouvelles recrues ».
Pour l’heure, environ 60 professionnels de services d’aide à domicile, d’Ehpad et d’établissements accueillant des personnes porteuses de handicap ont été formés. Ils vont notamment intervenir devant des classes de l’Education nationale. La formation leur a permis d’apprendre à parler de leur métier, car « ce n’est pas donné à tout le monde de savoir en parler », détaille Anne-Sophie Bersch.