Le Pôle Véhicule du futur a validé la fusion-absorption des deux associations régionales de l’industrie automobile (Aria) Champagne-Ardenne et Lorraine. Avec plus de 500 membres, le Pôle véhicule du futur devient l’un des plus importants de l’Hexagone.
Le Pôle Véhicule du futur a validé la fusion-absorption des deux associations régionales de l’industrie automobile (Aria) Champagne-Ardenne et Lorraine. Avec plus de 500 membres, le Pôle véhicule du futur devient l’un des plus importants de l’Hexagone.
Le Pôle véhicule du futur est une association. Une association qui fédère les acteurs industriels et académiques dans le domaine des véhicules et des mobilités du futur. Il est reconnu pôle de compétitivité depuis 2005. Sa mission : « Stimuler l’innovation par des projets collaboratifs de R&D et les accompagner vers les marchés », indique le pôle dans sa présentation. Dans ses membres premiums, on compte PSA, Lisi, Alstom, mais aussi l’UTBM ou encore l’université de Franche-Comté.
Il rayonne depuis 2008 sur la Bourgogne-Franche-Comté et sur l’Alsace. À cette date, l’association régionale de l’industrie automobile (Aria) alsacienne – nommée PerfoEst – a rejoint le pôle de compétitivité, dont le siège social est à Étupes. Ce mardi 23 juin, le Pôle véhicule du futur a validé la fusion-absorption des Aria de Champagne-Ardenne et de Lorraine. Un travail initié il y a un an et demi confirme Marc Becker, président du pôle et président de Schaeffer France, un équipementier automobile allemand. « L’objectif de cette fusion est de consolider la filière Automobile & Mobilités sur la totalité du territoire du Pôle Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté, et d’être en capacité d’accompagner les entreprises et tous les acteurs économiques, sur les trois piliers de la compétitivité : l’innovation, la performance industrielle et les compétences », insiste le Pôle véhicule du futur dans sa communication.
« Chasser en meute »
Aujourd’hui, le pôle rayonne sur un territoire qui double. « Et nous avons déjà fait la preuve que la fusion fonctionne », note Marc Becker en évoquant le rapprochement entre l’Alsace et la Franche-Comté en 2008. Aujourd’hui, le Pôle véhicule du futur devient donc le représentant, dans ces deux grandes régions, de la plateforme automobile, qui rassemble tous les acteurs de l’industrie automobile en France. « Cette synergie accrue apportera au territoire, qui rappelons-le, est le 1er territoire en France en termes d’assemblage de véhicules, un outil pertinent pour la transition écologique et énergétique des entreprises de la filière automobile et mobilités », insiste le pôle. Comme le rappelle le président du pôle, élu au mois de novembre, le futur s’écrit autour de l’innovation, de la transition énergétique et le digital.
Ces acteurs ont déjà travaillé ensemble, notamment dans le cadre de programmes européens. Mais aussi dans la présence commune sur des Salons automobiles. Ils ont aussi harmonisé des systèmes de qualité entre tous les acteurs industriels de la filière. « Les entreprises pourront ainsi bénéficier d’une mission plus vaste qui s’étend au-delà̀ de l’animation de la filière auto : l’innovation, la veille, l’animation d’écosystèmes, la structuration de filières technologiques, les compétences avec de nouvelles formations pour les mobilités du futur, les missions thématiques en Europe », note le Pôle dans sa communication.
« Nous conservons une animation locale, apprécie Pascal Guigues, de l’Aria Champagne-Ardenne. Ce n’est que du plus. » La logique de proximité, propre aux pôles de compétitivité, est conservée. Mais le but est aussi de se tourner vers l’international. « On veut chasser en meute, c’est évident », note Marc Becker, qui souligne la position « stratégique » de ce pôle, au centre de l’Europe.
Synergie pour relancer
Hasard du calendrier, cette fusion s’inscrit dans un contexte économique et sanitaire singulier. Ces synergies doivent faciliter la reprise. En 2019, environ 89 millions de voitures ont été produites dans le monde. 65 millions sont envisagées en 2020 annonce Marc Becker. Et cette production pré-covid-19 ne devrait pas revenir avant 2022 ou 2023. Marc Becker estime que l’industrie automobile tourne à environ 50 % de ses capacités aujourd’hui. Pour Pascal Guigues, les entreprises devraient enregistrer un manque de liquidité correspondant à 2 mois de chiffre d’affaires.
Mesure de satisfaction, la production a repris en Chine, Corée du Sud et au Japon note le président. « La consommation reprend. Le plan de relance du gouvernement est bien venu car il stimule », analyse Marc Becker. « Les équipementiers attendent du volume, relève Pascal Guigues. [La crise] ne sera peut-être pas si durable que dans d’autres secteurs. » Et il n’est pas certain qu’il y ait tant de vagues de licenciements à craindre poursuit-il.
Les représentants de la filière saluent les mesures d’accompagnement que sont l’activité partielle ou les prêts garantis par l’État. Des outils qui permettent de traverser la crise. « Néanmoins, nous essayons d’être vigilants pour aider si des entreprises sont en souffrance, même si nous ne sommes pas des banquiers », indique Marc Becker. « Une entreprise qui a beaucoup innové peut être short en liquidé », acquiesce-t-il.
Ce nouvel ensemble des acteurs de l’industrie automobile représente plus de 500 acteurs et environ 120 000 emplois dans ce quart Nord-Est.