Antoine Pollez et Patrick Baer – AFP
Un accord a été trouvé en vue du rachat du FC Sochaux-Montbéliard (FCSM) entre Romain Peugeot, arrière-petit-fils du fondateur du club, et l’actuel actionnaire chinois, Nenking, a indiqué mercredi le président (LR) de la communauté d’agglomération du Grand Belfort, confirmant une information de France Bleu. “C’est une excellente nouvelle pour le FCSM. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire” pour permettre au club de se maintenir en Ligue 2, a déclaré à l’AFP Damien Meslot, dont la collectivité a prévu de participer au rachat à hauteur d’un million d’euros. “Je suis très content de cette première étape, je renouvelle le soutien plein et entier du Grand Belfort à Romain Peugeot dans son entreprise”, a-t-il ajouté. “On continuera à être à ses côtés”.
Damien Meslot s’est refusé à fournir des détails sur l’accord, assurant simplement que “Romain Peugeot et ses investisseurs seront majoritaires, largement” dans le capital du club. M. Peugeot n’était pas joignable pour commenter ces informations. La ville de Sochaux est le berceau du constructeur automobile du même nom. “On a été lâchés en 2014 par PSA et là c’est l’arrière petit-fils du fondateur qui va reprendre tout ça et qui va reconstruire avec la base pour relancer la machine”, s’est félicité Alexandre Gauthier, vice-président de l’agglomération de Montbéliard, dont fait partie Sochaux. “Que ce soit (le nom) Peugeot qui reprenne, ça a de la gueule”.
Au bord de la faillite
Fondé en 1928, le club a été un modèle de stabilité durant près de 90 ans quand il était détenu par la famille Peugeot. Mais en quelques années, ses propriétaires chinois l’ont poussé au bord du dépôt de bilan. L’actuel propriétaire, le consortium Nenking, spécialiste de l’immobilier qui ne souhaite plus investir dans le club franc-comtois, avait indiqué être prêt à s’en séparer contre 12 millions d’euros.
D’après l’ancien président du club Jean-Claude Plessis (1999-2008), Romain Peugeot versera huit millions d’euros pour le rachat du FCSM, Nenking restant pour l’heure au capital à hauteur de quatre millions. Avec cette nouvelle répartition, M. Peugeot, financier de 33 ans installé à Londres, détiendrait 67% du capital et Nenking 33%. “Pour le peuple de Montbéliard, monsieur Peugeot devient Jésus”, a résumé M. Plessis.
Sociochaux collecte 100 000 euros
Le club, 9e de Ligue 2 à l’issue du dernier exercice, a pour le moment été rétrogradé en National par la DNCG. Selon L’Equipe, il a jusqu’à vendredi pour saisir le Comité national olympique et sportif (CNOSF) et tenter de sauver sa place en L2. S’il avait dû déposer le bilan, il risquait de retomber jusqu’en National 3, perdant son statut professionnel et son centre de formation qui a sorti nombre de joueurs majeurs et d’internationaux français ces dernières décennies. Outre le Grand Belfort, d’autres collectivités locales se sont engagées à voler au secours du club : le département du Territoire de Belfort a promis de débloquer 500.000 euros. Grâce aux financements des collectivités, “5 millions de plus vont entrer dans le fonds de roulement du club”, s’est félicité M. Gauthier.
Une cagnotte en ligne, lancée par l’association Sociochaux, avait réuni de son côté mercredi près de 100 000 euros sous le slogan “Le FCSM est au bord du gouffre. Mobilisons-nous pour participer concrètement aux projets de reprise”. L’accord “est une belle lueur d’espoir, nous sommes ravis de cette reprise”, a déclaré à l’AFP Florian Pasqualini, membre des Sociochaux. “Mais il y a encore quelques jours d’angoisse, il va maintenant falloir convaincre le CNOSF que le projet est viable, qu’on peut repartir en Ligue 2, sauver le centre de formation et les emplois”. Sochaux est un des fondateurs du premier Championnat de France professionnel, en 1932-1933. Les Lionceaux ont été champions de France à deux reprises (1935, 1938) et ont remporté la Coupe de France deux fois (1937, 2007), ainsi que la Coupe de la Ligue en 2004.