Qu’est-ce qu’une école de production ?
Les écoles de productions sont des écoles ouvertes à un public de 15 à 18 ans qui décroche ou s’éloigne des dispositifs de type lycée ou CFA. Des publics qui se sont éloignés des schémas très scolaires car le mode d’apprentissage ne leur convient pas. Ces écoles sont pilotées par la fédération nationale des écoles de production et permettent d’obtenir des diplômes reconnus par l’Etat en chaudronnerie, métallurgie et soudure.
Pourquoi en ouvrir une à Belfort ?
Dans le territoire, il y a beaucoup d’attente des industries telles que General Electric, Alstom ou encore MGR Monnier qui ont des besoins de compétences. Au sein de leurs entreprises, il y a beaucoup de métiers en tension. Malheureusement, les modèles pédagogiques et les formations existantes telles que la formation dans un lycée ou par la voie d’apprentissage en centre de formation d’apprentis (CFA) ne fournissent pas assez de personnels qualifiés par rapport à la demande et aux besoins qu’il y a sur ce bassin. On estime que l’outil de formation existant fait naître environ 40 personnes par an. Aujourd’hui, il en faudrait 60 pour répondre aux industriels qui travaillent dans l’énergie, dans le transport. Mais aussi dans les métiers liés à l’hydrogène où il y a besoin de ce type de compétences.
À quoi va-t-elle ressembler et quand verra-t-elle le jour ?
L’école de production va ouvrir au Techn’hom 5, en plein cœur d’un territoire industriel. Elle ouvrira au mois de septembre dans des locaux de 1 200 m2, avec plus de 800 m2 d’ateliers avec des équipements dernier cri. Cette partie est prête, il ne reste plus qu’à rafraîchir les salles de cours d’ici septembre. Car oui, il y aura quand même encore quelques enseignements théoriques dispensés par des industriels. Quant au personnel, le directeur a été recruté, le maître professionnel aussi. L’équipe pédagogique est en train de se construire et les investissements sont lancés. Le projet représente plus de 500 000 euros d’investissement cette année en matériel pour produire et construire les projets.
Qu’est-ce que cela va apporter aux jeunes ?
Au sein de l’école, les jeunes répondront à des commandes réelles, celles des industriels. L’objectif est de pouvoir les observer en situation et de les mettre en situation. La vocation des écoles de production se situe ici. Lorsque cela se passe bien à l’école, ils sont généralement embauchés à l’issue. En moyenne, on remarque que les jeunes en sortie d’école reçoivent cinq offres d’emploi. Dans 95% du temps, il reste sur le territoire ; en clair, ces écoles sont faites pour un territoire local.
En termes d’effectifs, ils seront par classe de 10 à 15 jeunes par an, pendant deux ans. Et prépareront un CAP métallier ou CAP chaudronnerie soudage. À terme, ils seront 40 à 50 par an. Mais l’école restera à taille humaine pour les accueillir dans de bonnes conditions.
Quelles ont été les étapes pour ouvrir cette école et avec qui travaillez-vous pour sa réussite ?
Nous avons initié le travail il y a plus deux ans. Il a été ralenti par la crise sanitaire mais nous avons continué car nous voulions vraiment créer une école ouverte à tous. Pas seulement ouverte à la métallurgie mais pour toutes les filières qui auraient besoin de chaudronniers, soudeurs ou métalliers. Nous avons dû démontrer qu’il y avait un vrai besoin, monter des études d’opportunité, de faisabilité. Prouver que nous étions soutenus par les pouvoirs publics, les services de l’Etat, l’Education nationale. Et nous avons été très bien reçus par tout le monde. C’est d’ailleurs avec eux que nous allons travailler pour la suite. Avec l’Education nationale notamment et l’Inspection en charge des publics qui décrochent – qui estiment que chaque année, 150 à 200 personnes sont dans ce cas.La Mife, l’Ecole de la deuxième chance vont aussi nous aider pour trouver les bons profils.
Objectif plein emploi dans le Territoire de Belfort
Dans le Territoire de Belfort, le taux de chômage est supérieur d’un point à la moyenne régionale et deux points à la moyenne régionale. Une dynamique paradoxale car se confrontent deux dynamiques : un chômage longue durée pour certains. Et des difficultés extrêmes de recrutement dans quasiment tous les corps de métiers. Vendredi 7 avril, 12 partenaires* ont signé une feuille de route en préfecture pour pallier aux difficultés du plein emploi dans le Territoire de Belfort.
« Il faut s’attaquer au chômage structurel en mettant en commun les dispositifs existants. Le but est que l’on puisse tous se coordonner », a expliqué le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini. Dans une salle bondée, une trentaine d’acteurs réunis hoche la tête. Dans cette feuille de route aux missions très détaillées, onze “chantiers” sont répartis entre tous les partenaires. Parmi ces chantiers : l’insertion des publics les plus éloignés de l’emploi, la popularisation des métiers d’avenir auprès des jeunes, ou encore l’amplification de l’apprentissage. Des initiatives qui seront présentées notamment au salon Agora Job qui se tiendra à Belfort le week-end du 12 et 13 mai.
*Préfecture, conseil départemental, conseil régional, pôle emploi, mission locale, chambre de commerce et d’industrie, chambre des métiers et de l’artisanat, Mife, fédération française du bâtiment, confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (capeb), UIMM, organisation professionnelle des cafés, hôtels, restaurants, établissements de nuits, indépendants.