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Inocel, la pépite hydrogène qui installe sa gigafactory à Belfort

Inocel va industrialiser à Belfort sa pile à combustible de forte puissance INOCEL Z300 dès septembre 2024, dans l'ancien bâtiment des Ailettes, au Techn'Hom. | ©Inocel
Nouveauté
L’entreprise Inocel, qui conçoit des piles à combustible de grande puissance, installe à Belfort sa gigafactory. La production doit débuter en septembre 2024, dans un bâtiment de 15 000 m2 situé au Techn’Hom, dans l’ancien site des Ailettes.

150 emplois d’ici fin 2024. Au moins 700 d’ici 2030. Tel est l’objectif ambitieux d’Inocel. L’entreprise a vu le jour au printemps 2022 ; le projet de piles à combustible de forte puissance a été lancé il y a trois ans. Et depuis un an, la start-up a déjà levé 16,5 millions d’euros.

L’entreprise, qui s’appuie sur les travaux du commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble, a été fondée par Mauro Ricci, fondateur d’Akka Technologies, et l’aventurier Mike Horn. Il travaillait justement avec le CEA de Grenoble pour développer une chaine de traction hydrogène complète pour une voiture participant au Dakar (lire notre article) ; c’était le projet Gen-Z.

Le centre de recherches et développement d’Inocel est installé à Grenoble et emploie 60 personnes. On y développe les piles à combustibles de forte puissance, nommées INOCEL Z300. Elles ont une puissance supérieure à 300 kW, l’équivalent de 407 chevaux soit la puissance d’un poids lourd de 44 tonnes. Le tout, installé dans un cube dont les côtés mesurent 50 cm et qui pèse une centaine de kilos. La technologie est puissante, compacte et performante. Et ce rapport poids-puissance-volume ouvre des opportunités uniques, notamment d’intégration, alors que s’engage la course contre-la-montre de la décarbonation.

Cette technologie répond à un besoin « aujourd’hui inassouvi », assure Jules Billiet, directeur général d’Inocel. L’entreprise « lève des freins technologiques », assure-t-il. Elle a notamment travaillé sur les surfaces actives et les designs des plaques bipolaires, éléments clés des piles à combustibles à membrane échangeuses de protons. Leur technologie vise surtout à se passer de batterie, en complément. Une donnée essentielle pour réduire le coût et la pollution. Et dans cet équipement, le software joue un rôle prépondérant. En trois ans, la pile à combustible a atteint la maturité nécessaire à la phase d’industrialisation. Et c’est une sacré performance. L’entreprise travaille déjà sur un autre produit, une pile à combustible d’une puissance encore supérieure, de l’ordre de 500 kW.

[ En images ]

Photos prises par ©Inocel

15 000 m2 d’usine

Ce mercredi 10 mai, la direction de l’entreprise a annoncé qu’elle installait son usine de production de grands volumes à Belfort, dans un bâtiment de 15 000 m2, au Techn’Hom. C’est l’ancien bâtiment des Ailettes, situé sur le banc communal de Cravanche. Il était occupé depuis 2019 par Magnetto automotive, sous-traitant de Stellantis dont le contrat n’avait pas été renouvelé. Son départ offrait une opportunité d’implantation de taille à la filière. Et pour Inocel, disposer d’un bâtiment prêt à l’emploi permettait d’accélérer la phase vers l’industrialisation. La production doit débuter en septembre 2024.

Les équipes d’Inocel vont prendre possession du bâtiment dès le mois de juin, pour préparer l’implantation et préparer l’installation de la ligne de production. Les machines sont déjà, en partie, commandées. Le site comprendra une ligne de production, des zones de tests, des salles blanches pour la fabrication des parties les plus sensibles de la pile à combustible ou encore des machines d’emboutissage.

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Inocel va recevoir 8 millions d’euros d’aides de fonds publics (État et collectivités territoriales) et de fonds privés, comme le fond Maugis.

L’entreprise va proposer, dans un premier temps, sa technologie aux usages stationnaires : groupes électrogènes de forte puissance pour les chantiers ; groupes de secours. À partir de 2026, Inocel visera le marché de la mobilité lourde (engins de chantier, bus et camions cargo, ferroviaire), puis celui du transport maritime, à partir de 2027. La mobilité lourde sera « le marché du très grand volume », indique Jules Billiet. L’entreprise vise une production de 30 000 systèmes pile à combustible par an d’ici 2030. Selon le directeur général, les courbes du coût total du cycle de vie (connu sous le nom de TCO, pour total cost of ownership) d’une pile à combustible par rapport à un moteur diesel doivent se croiser en 2026 et 2027 ; l’attractivité du produit n’en sera alors que plus grande.

« Faire de Belfort la capitale de l’hydrogène »

« On s’installe dans un écosystème favorable », note Benjamin Ricci, le président d’Inocel et fils de Mauro Ricci, qui connait bien le nord Franche-Comté, pour avoir créé en 1984 une société d’ingénierie qui travaillait pour PSA. Celui-ci a salué « la qualité, la consistance et la cohérence de l’écosystème » hydrogène dans le nord Franche-Comté, soulignant également la qualité du travail en commun des différents acteurs, que sont les collectivités territoriales et les services de l’État. « C’est rare », a-t-il ajouté.

 

« Vous amenez une brique supplémentaire à la filière », apprécie Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, labellisé territoire hydrogène depuis 2016. « C’est une brique majeure de la souveraineté française et européenne en matière d’hydrogène », ajoute-t-elle.

« Nous avons positionné le Grand Belfort sur l’ensemble de la chaine de valeur », apprécie, de son côté, Damien Meslot, président Les Républicains (LR) du Grand Belfort. « Cela conforte notre politique de transformation industrielle autour de l’hydrogène », appuie-t-il. Ce choix d’un industriel qui investit sur ses fonds propres souligne la qualité de l’écosystème du nord Franche-Comté. « Notre ambition, ajoute le maire de Belfort : Faire de Belfort la capitale de l’hydrogène. »

 

Aujourd’hui, Inocel confirme un milliard d’euros d’intentions de commandes. « Le marché a validé notre produit », se réjouit Jules Billiet. « Les clients sont à la porte. Maintenant, il faut délivrer. » Et c’est à Belfort que cela se passe. Dès septembre 2024.

 

Une cellule de recrutement

Les services de l’État et les collectivités territoriales ont créé une cellule pour aider au recrutement d’Inocel, facilitant les liens entre les agences de l’emploi, les organismes de formations ou les filières. Une cellule liée à l’accueil des futurs salariés est aussi mise en place à la mairie de Belfort. « C’est un véritable défi d’arriver à répondre dans un temps aussi court », note Damien Meslot, qui rappelle l’existence de classes américaines, à Belfort. « C’est une donnée clé pour attirer les compétences », souligne Jules Billiet. Et cette capacité de recrutement et la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée est au cœur de « la compétition entre les territoires », convient Franck Robine, préfet de Côte-d’Or et de la région Bourgogne-Franche-Comté.

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