Près de 75% des journalistes de L’Est républicain et du Républicain lorrain, deux quotidiens du groupe Ebra, ont entamé mardi un mouvement de grève de 48 heures pour dire leur “ras-le-bol” devant ce qu’ils considèrent être une détérioration de leurs conditions de travail, ont annoncé les syndicats. Le mouvement a été peu suivi dans le nord Franche-Comté.
Avec l’AFP
Près de 75% des journalistes de L’Est républicain et du Républicain lorrain, deux quotidiens du groupe Ebra, ont entamé mardi un mouvement de grève de 48 heures pour dire leur “ras-le-bol” devant ce qu’ils considèrent être une détérioration de leurs conditions de travail, ont annoncé les syndicats. Le mouvement a été peu suivi dans le nord Franche-Comté.
La grève est “très bien suivie” avec “75% de grévistes” au sein de la rédaction de l’Est Républicain, a précisé Eric Barbier, journaliste du quotidien à Besançon et délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ), joint par l’AFP. “Dix journalistes sur 14 sont en grève” à la locale de Besançon, et “15 sur 22” à Nancy, des chiffres qui traduisent selon lui “le ras-le-bol général et l’état d’usure de la rédaction”. Chez Vosges Matin, autre titre du groupe Ebra, la participation à la grève est en revanche “très faible”, a-t-il noté. Dans les rédactions de Belfort et Montbéliard, sur les 14 journalistes inscrits au planning ce mardi, seulement deux étaient en grève, un dans chaque rédaction. « Les éditions de Belfort et Montbéliard sortiront normalement ce mercredi », rassure Sébastien Daucourt, directeur de L’Est Républicain Belfort-Montbéliard, au Trois.
“C’est une grève qui arrive après des mois, des années de difficultés: les gens sont épuisés”, a déclaré Catherine Belin, journaliste au Républicain Lorrain et déléguée syndicale SNJ, lors d’une conférence de presse devant le siège du journal à Woippy (Moselle). Une trentaine de grévistes s’étaient rassemblés à cette occasion devant le bâtiment et tenaient des pancartes proclamant “Ebra m’a cassé” ou “Journalistes, pas producteurs de contenus”.
Les journalistes dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail depuis l’arrivée d’une nouvelle direction, en septembre 2017, à la tête du groupe Ebra qui détient neuf titres de la presse quotidienne régionale. Ils évoquent de nombreux arrêts maladies, des burn-out, une baisse des effectifs entraînant une surcharge de travail, un manque de reconnaissance ainsi qu’un manque de concertation lors des décisions éditoriales. Des conditions qui entraînent selon eux “une perte de sens” de leur métier : “L’organisation de la rédaction ne tient qu’au sur-engagement, parfois au détriment de leur vie personnelle, (…) de toutes les équipes rédactionnelles”, ont ainsi indiqué la CFDT et le SNJ de L’Est Républicain et de Vosges Matin dans un tract.
Les syndicats devaient rencontrer la direction du Républicain Lorrain mardi après-midi. Ils réclament une “revalorisation des salaires”, une “hausse des effectifs” et une amélioration de la qualité de vie au travail, a précisé Philippe Neu, délégué syndical CFDT-Journalistes et photographe au sein du journal. Une décision sera prise sur l’éventuelle poursuite du mouvement “selon les réponses” apportées par la direction, a-t-il ajouté. Les trois quotidiens devraient toutefois paraître mercredi, ont indiqué les représentants syndicaux. Contactée par l’AFP, la direction du groupe Ebra n’a pas répondu dans l’immédiat.