« La livraison de 355 ATM® FULL Elec destinée au marché nord-américain, devait constituer le principal contributeur au chiffre d’affaires 2023 », convient Gaussin dans ses résultats financiers pour l’exercice 2023, publiés ce mercredi 14 février. L’industriel, dont le siège est à Héricourt, l’explique par des retards de livraison « de composants stratégiques », un problème de versement de la seconde tranche de paiement de 10 millions d’euros qui devait accompagner « la montée en puissance » et par « la désorganisation de l’entreprise [Metalliance] ». Gaussin regrette des « décisions irrationnelles » du directeur général délégué, remercié au mois de décembre. Ce dirigeant, Dmytro Khoruzhyi, avait été installé à la demande du groupe tchèque CSG, actionnaire minoritaire de l’entreprise française.
Au 31 décembre, seulement 14 véhicules avaient été livrés. Les expéditions ont repris en ce début d’année rassure Gaussin. Ce marché concerne notamment les plateformes logistique Amazon. Une procédure de Sauvegarde est engagée à Metalliance, ouverte à l’initiative de la direction de l’entreprise. Elle n’est pas en cessation de paiement, rétorque Gaussin, car c’est une action « préventive », mais elle ralentit indéniablement la production.
Se recentrer sur les activités porteuses
Le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élève à 35,7 millions d’euros, contre 57,1 millions d’euros en 2022, soit une diminution de 37,5 %. Les prévisions de 2023 tablaient sur 100 millions d’euros. Sur ce chiffre d’affaires, l’activité portuaire passe de 10,9 millions d’euros à 800 000 euros, s’expliquant par la livraison, l’année précédente, d’un très gros contrat au port d’Abidjan. L’activité souterrain a généré un chiffre d’affaires de 23,9 millions d’euros, contre 31,4 millions en 2022. « Le recul de l’activité de travaux souterrains s’explique par des retards de livraisons au mois de décembre ainsi qu’un calendrier défavorable concentré sur le premier trimestre 2024 », explique Gaussin. L’activité logistique et e-commerce s’élève à 9,3 millions d’euros, stable par rapport à 2022 ; elle devait justement tirer la croissance.
Un programme d’actions « à court terme » est engagé pour faire face. Gaussin vend ses 51 % de participation dans Gama, société qui a repris et sauvé en avril 2023 le cosntructeur de navettes autonomes Navya, à Villeurbanne (Rhône). Gaussin va vendre au Japonais Macnica, qui détient déjà 49 % de Gama. L’opération est prévue au printemps. Gaussin, qui emploie 400 personnes, va « poursuivre le recentrage stratégique sur les activités porteuses et matures : logistiques, portuaires et travaux souterrains », selon son communiqué. Stéphane Le Corre a aussi rejoint le groupe, comme directeur de la transformation opérationnelle et structurelle du groupe, pour accompagner la transformation de l’entreprise. Ce Polytechnicien a été dirigeant à Segula, mais aussi chez Alstom. Et l’objectif aujourd’hui est simple : livrer, livrer et livrer.
Le carnet de commandes affiche 148 millions d’euros, contre 130 millions d’euros un an avant. AU 31 décembre, ce carnet contenait notamment la production de 434 ATM pour le secteur de la logistique, en Amérique du Nord.