Jeudi 24 octobre, lors d’un Comité social et économique (CSE), la direction de Forvia a confirmé le transfert des 130 salariés du site de Seloncourt vers celui de Bavans, effectif au 1er janvier 2025. Cette décision s’inscrit dans une logique de rationalisation des coûts et d’optimisation des espaces de travail, selon la direction. Si ce regroupement doit permettre des économies annuelles importantes, il suscite de vives réactions, notamment du côté des représentants syndicaux.
La CGT s’est clairement opposée à ce projet, dénonçant une consultation qui n’a pas, selon elle, tenu compte des avis des salariés. « Pour la CGT, il est inadmissible que l’avis des salariés n’ait pas été pris en compte. Les propres salariés ont exprimé leur désaccord sur la dégradation de leurs futures conditions de travail ainsi que du temps et des frais de déplacement supplémentaires », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Le syndicat déplore également l’absence de compensation financière pour les salariés confrontés à ces changements, tout en pointant que les économies réalisées iront exclusivement dans les caisses de l’entreprise.
Le syndicat voit dans le transfert de Seloncourt une mesure temporaire visant à pallier une baisse d’activité sur le site de Bavans, dont les effectifs se sont consumés en quelques années. Dans un tract daté du 2 octobre, le syndicat estime que Seloncourt est « la victime d’un problème plus grave : la baisse des effectifs sur Bavans, consécutive à la baisse d’activité ». Alors que le site de Bavans comptait près de 1 000 employés il y a encore quelques années, ses effectifs ont chuté à 570 salariés fin septembre, un nombre complété par 9 prestataires externes, indique-t-il. « Les 130 salariés et les 46 prestataires de Seloncourt seront un amortisseur de la chute mais ne changeront pas la tendance. On va ‘casser’ un autre site pour ralentir la chute, mais sans l’interrompre », déplore le tract. Elle s’interroge aussi sur l’avenir du site de Seloncourt.
Pas de licenciement
De leur côté, la CFE-CGC et la CFDT ont donné leur feu vert à la réorganisation. Pour Christophe Husson, délégué syndical CFE-CGC, le transfert « reste local ». Et surtout, il n’occasionne « aucun licenciement ». Ce qui lui être une évidence, puisqu’à Seloncourt, les salariés sont des techniciens informatiques qui s’occupent du développement, et de la maintenance de projets partout dans le monde. « Cela aurait été un drame de se séparer de nous », relève-t-il.
À Bavans, se trouve le centre technique de recherche et développement qui regroupe 850 personnes (Seloncourt compris). On y retrouve l’activité échappement ainsi que celle des réservoirs hydrogènes. « Le site dispose aussi d’un restaurant d’entreprise qu’il n’y a pas à Seloncourt », explique Christophe Husson.
Le délégué syndical rejoint toutefois la CGT sur la baisse des effectifs à Bavans : « Oui, il y a une baisse des effectifs sur Bavans depuis deux ans. C’est ce qui fait aussi qu’il y a la capacité de transférer les effectifs. » Ce sont 150 personnes qui sont partis, qui ont été licencié, qui ont obtenu une rupture conventionnelle et aussi de « l’attrition naturelle », un nouveau terme utilisé par la direction pour évoquer une réduction de l’effectif en raison de retraite, départ volontaire, etc…, explique le délégué syndical. « Des emplois, non remplacés », remarque Christophe Husson. Un autre regroupement est aussi prévu, celui du site d’Etupes vers Allenjoie, dans la même dynamique, explique-t-il. « De toute manière, Forvia est dans une politique de rationalisation des coûts. Car l’industrie automobile va mal et le pire est à venir pour 2025. Mais pour ce cas précis, nous ne nous sommes pas opposés, car l’emploi est conservé », conclut-il. Sollicitée, la direction de Forvia n’a pas donné suite.