À 26 ans, Joseph Spadone prend la suite de son père, Jean-Pierre, à la tête de l’entreprise Axone Spadone, à Delle, fabricant de portes de garage. Il représente la 3e génération à la tête de l’aventure familiale, née à Bavilliers, poursuivie à Champagney puis installée à Delle depuis 2009.
À 26 ans, Joseph Spadone prend la suite de son père, Jean-Pierre, à la tête de l’entreprise Axone Spadone, à Delle, fabricant de portes de garage. Il représente la 3e génération à la tête de l’aventure familiale, née à Bavilliers, poursuivie à Champagney puis installée à Delle depuis 2009.
4 000 portes de garage sortent chaque année de l’unité de production d’Axone Spadone, à Delle. L’entreprise familiale est installée dans le sud du Territoire de Belfort depuis 2009, dans un espace de 3 000 m2, comprenant un espace de stockage, les bureaux et un espace de production de 1 200 m2. L’entreprise compte 17 salariés.
La marque Spadone est « synonyme » de portes de garage depuis 1964 raconte Jean-Pierre Spadone, à la tête de l’entreprise depuis 1974. Il a rejoint son père Jean à la sortie de l’école de commerce de Nancy, l’ICN, dès 1964. Il se lance alors dans la porte basculante. « C’est novateur à l’époque », rappelle-t-il. L’innovation accompagne la croissance du marché automobile. La porte de garage, c’est l’arrivée massive des voitures individuelles et des pavillons d’habitation. « Elle est née dans les années 1920, avec l’arrivée de la Ford T », replace également Jean-Pierre Spadone.
Même s’il ne les dirige plus, plusieurs usines lancées par Jean-Pierre sont toujours en activité, comme Novoferm à Bavilliers, qui appartient à des Japonais, ou encore Soprofen à Champagney. L’entité de Delle, a été lancée en 2009, après avoir vendu l’unité de production de Champagney. « Je redémarre avec quelques anciens et trouve ce bâtiment à taille humaine », confie Jean-Pierre Spadone. Axone Spadone assure la conception, le design, la production, l’assemblage et la commercialisation de ses portes de garage. Aujourd’hui, la est présente dans 250 points de vente en France. Elle est notamment référencée chez Bricoman, Brico Leclerc ou encore L’Entrepôt du bricolage. Ces revendeurs représentent un tiers du chiffre d’affaires. Depuis quelques années, Axone Spadone fait aussi de la vente via Internet, développée par Joseph, avant qu’il ne prenne la tête de l’entreprise. Cette activité représente 20 % du chiffre d’affaires ; elle permet aussi de proposer une offre de pièces détachées. Le reste des portes de garage est vendu à des professionnels. Internet a également permis à l’industriel de un orteil dans l’export. Ce qui n’est pas sans réjouir l’ancien directeur, aujourd’hui président de la société.
« Challenge stimulant »
Joseph est, à 26 ans, la 3e génération à prendre la tête de l’entreprise familiale. Le passage de relais doit se faire en douceur. Car Jean-Pierre n’est pas loin. Il vient toujours au bureau. « J’ai toujours travaillé dans l’entreprise pendant les vacances et sur mes temps libres », rappelle-t-il également, en présentant l’outil de production. Petit à petit, il met sa patte, sur l’organisation du travail. Une patte déjà bien présente. C’est lui qui a mis en place, notamment, la solution commerciale sur Internet et accompagné la numérisation de la gestion des commandes. Il connait donc bien l’entreprise, ses outils, ses enjeux, ses salariés. Diplôme en poche, il a accumulé de l’expérience, avant de revenir dans le giron familial. Il ne voulait pas non plus tarder à s’investir, pour faire un bon « tuilage » avec son père. Il s’appuie aussi sur une équipe de salariés stables, sans menace à court terme de la disparition des savoir-faire. « Prendre les rênes de l’entreprise dans cette période chahutée est un challenge stimulant », reconnaît Joseph Spadone.
La situation est délicate car « il y a des tensions sur les matières premières », avoue-t-il. « Mais nous arrivons à travailler », rassure Joseph Spadone ; depuis le début de l’année, on enregistre une augmentation du volume de 10 %, mais on ne sait pas si la dynamique va se maintenir. Axone Spadone n’a pas de problèmes de délais de livraison, plutôt un souci sur les prix. Des suppléments sont parfois découverts sur les factures, de l’ordre de 10 à 25 %. Pour l’instant « on absorbe », note Jean-Pierre. Il y a forcément une inertie entre l’augmentation subie et le report effectif sur les prix de vente des produits Axone Spadone. Dans ce contexte, c’est surtout « le transport qui a explosé », notent les deux hommes. « C’est une histoire d’optimisation, analyse Joseph Spadone, ingénieur d’affaires formé à l’école supérieure des technologie et des affaires (Esta). Il faut avoir la commande la plus juste. » Il faut éviter les surstocks et en même temps commander suffisamment pour faire baisser les prix à la pièce.
Aujourd’hui, si l’usine peut doubler son volume de production, ce n’est pas forcément ce qui et recherché. « Nous voulons grandir tranquillement », confie le jeune chef d’entreprise. Si elle veut croître tranquillement, Axone Spadone ne manque pas pour autant d’idées. En 2022, l’entreprise a lancé des brises-vues, en s’appuyant sur son savoir-faire en tôlerie. Ce marché peut permettre d’étendre sa clientèle aux paysagistes, par exemple. « On emploie au mieux l’outil existant », note Joseph, pour expliquer la logique de diversification. Tout en mettant en garde face au risque « d’éparpillement ». « Nous faisons étape par étape, pour éviter des problèmes de production », note Joseph Spadone, tenant le discours d’un chef d’entreprise aguerris. Il est à bonne école. Mais aujourd’hui, c’est lui qui détient les clés.