La crise énergétique liée à la guerre en Ukraine à forcer les entreprises à réfléchir. Pour maîtriser ses coûts et limiter les ruptures d’approvisionnement, on cherche à diversifier ses sources d’énergie et à s’émanciper du gaz, alors que le Territoire de Belfort enregistre un taux de recours au gaz de ville pour se chauffer bien au-dessus de la moyenne nationale. La moitié des ménages du Territoire de Belfort sont ainsi chauffés au gaz, contre un tiers en France, selon une étude de l’agence d’urbanisme du Territoire de Belfort, de décembre 2023 (à retrouver ici).
Pour répondre à ce défi, la société d’économie mixte Tandem, qui gère un patrimoine d’immobilier d’entreprises de 270 000 m2, a investi dans une chaudière biomasse, alimentée par des plaquettes forestières. La chaudière est couplée à la chaudière à gaz existante. La chaudière biomasse fonctionne « prioritairement ». Lorsque la température extérieure descend en-dessous de 10 °C, la chaudière à gaz « complète l’apport de chaleur ». Cet investissement, d’1,3 million d’euros, permet de chauffer 77 000 m2 de bâtiments situés à Techn’Hom 1, 2 et 3, via 4 km de tuyauterie. Cela concerne, actuellement, 62 entreprises.
« La première motivation a été de garantir la continuité de l’activité de nos locataires quelles que soient les circonstances pouvant affecter le marché de l’énergie, explique Pierre-Étienne Perol, le directeur général de Tandem, cité dans un communiqué de presse. Pour cela, il était nécessaire de sortir d’une dépendance totale à une seule source d’énergie, en l’occurrence le gaz. » De là, la société a opté pour une solution « plus durable et locale ». En parallèle de cette nouvelle chaufferie, Tandem va mettre en place prochainement des compteurs individuels de calories, permettant aux entreprises locataires « de mieux maîtriser leurs consommations et leurs dépenses énergétiques ».

600 tonnes de CO2 évités par an
La chaudière biomasse enregistre une puissance de 600 kW. Elle est alimentée par un silo de 180 m3, garantissant onze jours de fonctionnement en toute indépendance. Chaque année, l’unité consommera entre 1 500 et 2 000 tonnes de plaquettes de bois, en fonction de la rigueur hivernale, pour une production annuelle attendue de 2 700 MW/h. Le bois est sourcé dans des forêts situées dans un rayon de 100 km. Tandem a opté pour le bois, « afin d’assurer un prix stable et bon marché [aux] entreprises locataires ». Les chaudières biomasse et gaz sont indépendantes. « Elles peuvent[donc] être utilisées l’une sans l’autre ou l’une avec l’autre, privilégiant ainsi la recherche de l’énergie la plus économique pour nos locataires », assure Tandem, dans son communiqué de presse.
Cet investissement permet de réduire l’empreinte carbone de Tandem ; cette chaudière permet d’éviter l’émission de 600 tonnes équivalent CO2 par an. Cela diminue « la dépendance à l’énergie fossile gaz », tout en optant pour une énergie plus propre, conformément aux objectifs de réduction de la consommation d’énergie, impliqués par le décret Tertiaire (lire notre magazine).
La nouvelle installation a pris place dans un bâtiment remarquable, ce qui a nécessité des adaptations, « notamment en raison des contraintes structurelles d’un sous-sol voûté́, composé d’un maillage dense de galeries ». La chaufferie a été réalisée par l’entreprise EIMI.
Dans ce projet d’1,3 million d’euros, l’État a contribué, via l’Ademe, à hauteur de 672 000 euros. La chaudière fonctionne depuis le mois de janvier, après six mois de travaux.