La façade en brique rouge de l’UTBM Crunch lab s’insère parfaitement dans le paysage industriel du Techn’Hom, à Belfort. Depuis l’automne 2023 (lire notre article), cet espace dédié à l’innovation, ouvert vers la ville et le monde de l’entreprise, prolongement de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), continue de grandir. Le projet s’est élevé à 5,5 millions d’euros, dont 1,5 million injecté par l’UTBM. Une première étape avant que le lieu n’entame une phase 2 de développement, en lien avec le Grand Belfort et l’acteur mulhousien KMø, à travers le projet « Motricité ».
L’idée d’un lieu ouvert s’est construite avec l’arrivée de Ghislain Montavon à la direction de l’UTBM. Elle a fleuri pour devenir, aujourd’hui, le Crunch Lab, qui reprend l’identité des événements de l’UTBM dédiés à l’innovation, notamment la grande messe étudiante du printemps, l’UTBM Crunch time (lire nos articles) ; les étudiants y rivalisent d’ingéniosité pendant 5 jours pour répondre aux défis techniques et technologiques proposés par les entreprises. « Le Crunch lab, c’est un sas entre la recherche et l’industrie », explique Olivier Lamotte, le directeur du lieu. Un lieu de rencontres, qui sert aussi à synchroniser une recherche dont le temps court est à 3 ans et un industriel dont le temps long est à 6 mois.
Le Crunch propose déjà un Fab Lab, où l’on peut concevoir, maquetter, prototyper un projet. Que l’on soit un particulier ou une entreprise ; l’accès se fait sur adhésion (de 20 à 150 euros selon le niveau d’accès). Le jeudi, où l’on peut avoir accès au site, on compte en moyenne une vingtaine de personnes ; parfois, ce sont même 70 personnes qui y viennent et échangent. Le succès est au rendez-vous. Le Crunch Lab propose aussi des formule d’accompagnement à votre innovation.
Une mini-usine
Des bureaux et un espace de co-working sont en location dans ce tiers-lieu. Les premières entreprises accueillies, à l’image de Neext Engineering (lire notre article), ont déjà pris leur envol et opté pour de plus grands espaces. Le mouvement illustre la dynamique. Les sept bureaux avaient trouvé preneurs en deux jours ; certains seront libres prochainement. « Nous avons une dizaine de places disponibles actuellement », confirme Olivier Lamotte.
Autre outil du Crunch lab qui dépasse les espérances : la grande salle. Elle est modulaire et dispose de moyens techniques, d’une scène ou encore d’un écran. Table-ronde, conférence, assemblée générale, projection de film… autant de types d’événements qui ont été organisés dans cet espace. « C’est souvent loué », apprécie Olivier Lamotte.
La phase 2 du bâtiment s’enclenche actuellement, avec des études préliminaires ; 10 000 m2 sont à rénover dans les étages supérieurs au Crunch lab. Le site comptera notamment une mini usine, nommée Crunch Factory, co-animée par le Crunch Lab. Elle sera très bien dotée en termes d’équipements à commandes numériques, notamment un centre d’usinage 4 axes, une tour, plusieurs imprimantes additives, dont une à frittage laser (technique SLS). « On aura la capacité de faire des pièces souples et fonctionnelles », salue Olivier Lamotte, permettant de réaliser des prototypes ou des petites séries. La Crunch factory est pensée comme un espace « mutualisé », afin « de partager les expériences ». Pour répondre, un groupement d’intérêt économique sera créé, dans lequel les entreprises pourront adhérer. Elles pourront ainsi travailler des preuves de concept, suivre des formations « sans mettre en danger leur production », note Olivier Lamotte. Elles bénéficieront aussi de veilles technologique mutualisées. « Les entreprises vont pouvoir travailler ensemble dans un environnement neutre », explique Olivier Lamotte, convaincu que seulement des entrepreneurs peuvent aider des entrepreneurs et ainsi « créer de l’activité ».
L’équipe du Crunch Lab compte onze personnes.