« Au départ, cela vient des étudiants », replace Laure Viellard, directrice de l’école supérieure des technologies et des affaires (Esta) de Belfort (tous nos articles). « Il y a cinq ans, les étudiants venaient me voir pour être libérés à tel moment, changés de groupe à tel autre car ils avaient un rendez-vous à la CCI ou à la banque… » se souvient la directrice. Ils étaient nombreux à imaginer des produits, des services, des applications… À se projeter, tout simplement, dans l’entreprenariat. « L’Esta est même devevue l’adresse postale de ces entreprises », sourit Laure Viellard.
Deux enseignants imaginent alors l’Esta business challenge (EBC). L’idée est de mettre en valeur les compétences acquises pendant cinq ans, de les mobiliser au service de la création d’un projet. Tous les étudiants partagent ce programme pendant 6 mois, en 5e année. En fin de 4e année, un appel à projets est lancé par l’école. Quelques projets, qui ont du potentiel, sont retenus. L’ensemble des étudiants les travaillent. Pendant le semestre, ils bénéficient de conférences et de tutoring. Ils rencontrent des juristes et des fiscalistes. Ils constituent un business plan, une étude de la concurrence. À la fin de l’année, les groupes présentent leur projet devant des enseignants de l’Esta et un business angel. Le vainqueur reçoit une dotation de l’école, pour une campagne de web marketing, afin de lancer l’entreprise. L’Esta a par exemple accompagné un projet construit autour de la récupération et de la valorisation du marc de café ou la confection de crackers d’apéro à partir de drêche, des résidus issus du brassage de céréales. Et même si les étudiants ne créent finalement pas d’entreprise, cette expérience est un vrai plus ; ils pourront s’appuyer dessus s’ils portent par exemple un nouveau produit dans leur future entreprise.
« Boite à outils »
Depuis la rentrée, l’accompagnement pédagogique est devenue un accompagnement matériel. « Il fallait qu’ils aient un espace, d’où la création de cet incubateur », explique la directrice. L’école a façonné un espace pour accueillir cet incubateur, au rez-de-chaussée de l’école. Huit box de 10 à 12 m2 ont été aménagés pour accueillir les élèves. Des box dotés du Wifi, d’écrans connectés pour mener des travaux collectifs. Une salle de réunion a aussi été installée, dotée d’écran et d’une sonorisation pour organiser des visio. « Ils ont une boite à outils complète pour tout faire ici, jusqu’à recevoir leurs interlocuteurs », apprécie Laure Viellard, qui ne manque pas d’idées pour poursuivre le développe de cette école. Les étudiants disposent même de l’Esta Fab, pour concevoir les prototypes de produits. « Il y a toutes les conditions pour y arriver », ajoute-t-elle.
L’incubateur a coûté entre 160 000 et 200 000 euros. L’école a reçu un soutien du conseil régional, du conseil départemental et du Grand Belfort, ainsi que du mécénat de La Caisse d’épargne et de la Banque populaire.