0,7% de croissance
La croissance sera faible en 2023, de 0,7 %, prévisionne la Banque de France. Mais la dynamique est meilleure qu’à la fin du 1er trimestre ; la zone euro sera plutôt autour d’une croissance nulle. La croissance reprendra de l’épaisseur en 2024 (1 %), puis 2025 (1,5 %). En 2021, elle avait atteint 6,4 % après la crise sanitaire et 2,5 % en 2022. L’inflation devrait se situer aux alentours de 5,6 % ; elle est de 4,4 % si l’on isole les coûts de l’énergie et de l’alimentation, « les plus volatiles », explique Marie-Claire Staquet, directrice de la Banque de France du Territoire de Belfort. Et ces deux données représentent, peu ou prou, « un quart » du panier moyen replace la cadre de l’institution financière.
+ 193 000 emplois
193 000 emplois nets seront créés en France en 2023, selon la Banque de France, ce qui porte la croissance. « Plus d’une entreprise sur deux veut recruter », indique également Marie-Claire Staquet. Le marché du travail s’est inversé et l’inflation a pu être reportée sur les salaires. Le taux de chômage s’établit à 7,1 % contre 8,5 % en 2019, avant le covid. Il devrait augmenter de quelques dixièmes de point dans les années futures.
4% d'inflation
La banque de France a déclaré la guerre à l’inflation. Dans sa lettre au président de la République, le Gouverneur de la Banque de France a donné les directives pour vaincre l’inflation à l’échelle française et européenne. Selon l’institution financière, le pic inflationniste a été observé au 1er semestre 2023. À la fin d’année, elle envisage qu’elle se situe autour de 4 %. « En 2024, l’inflation totale reculerait plus fortement autour de 2,5 %, avant de converger vers la cible de 2 % fin 2024 à fin 2025 », indique la Banque de France. Ce n’est pas une situation de déflation, mais de désinflation, c’est-à-dire que la hausse des prix est, globalement, moins rapide. Sur l’alimentation, un reflux est attendu au 3e trimestre. Cette inflation est l’héritage de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine indique Marie-Claire Staquet ; cela a eu des conséquences sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, moteurs de l’inflation. À titre de comparaison, fin 2022, l’inflation était de 10 % dans la zone euro.
-0,1%
Malgré l’inflation, en moyenne, le pouvoir d’achat des Français a été préservé en 2022 et devrait l’être en 2023, indique la Banque de France. Mais c’est une moyenne, qui cache inévitablement des disparités. « Face à une inflation qui touche davantage certains achats du quotidien, l’inflation ressentie dépasse l’inflation moyenne effectivement mesurée », convient la Banque de France. Et les zones rurales ont plus subies l’inflation que les grandes villes par exemple.
50 milliards
C’est le coût du bouclier tarifaire pour l’État en 2022 et 2023, détaille la Banque de France. Qui met en garde. Aujourd’hui, l’inflation n’est plus liée à des problèmes exogènes. Il ne faut surtout pas, avertit-elle, que la hausse des prix soient transposées aux services et aux produits manufacturés. Les institutions financières (Banque de France et Banque centrale européenne) invitent à réduire l’endettement, en maîtrisant mieux les dépenses courantes de fonctionnement et en priorisant les dépenses d’avenir. Elle invite aussi à stabiliser la fiscalité́ en arrêtant les baisses d’impôt non financées. Les taux directeurs ont été augmentés afin de « freiner » drastiquement la dynamique inflationniste, à hauteur de 3 %. États-Unis et Canada dépassent les 4 % pour le taux directeur. « On change de braquet », image Marie-Claire Staquet, qui rappelle qu’une augmentation de 0,75 point du taux directeur n’est du jamais vu. Le but est déviter que l’inflation « s’ancre dans l’économie et la durée ».
65%
L’endettement des ménages représentent 65 % du PIB en France contre à peine 60 % à l’échelle de la zone euro. On observe aussi une croissance des encours de crédit (+5,1 % en février 2023 pour l’habitat et +6,9 % pour les entreprises). « Le crédit est logiquement moins accommodant », acquiesce la Banque de France. Avant de modérer : « Mais l’accès y reste plus large en France qu’ailleurs en Europe. »
31
Fin avril, 31 défaillances d’entreprises avaient été enregistrées dans le Territoire de Belfort depuis le début de l’année, contre 23 à pareil période en 2022. « Ce n’est pas le mur qu’on attendait », observe soulagé, la directrice de la Banque de France du Territoire de Belfort. La dynamique est similaire sur les dépôts de dossiers de surendettement, pour les particuliers. À fin avril, 112 dossiers, pour 100 000 habitants avaient été déposés depuis le début de l’année, comme en 2022, contre 140 en 2021. Le cumul des découverts n’a pas non plus explosé sur les comptes en banque des Terrifortains (+0,4 % en 2023). Et le flux d’inscription au fichier central des chèques, pour défaut de paiement n’a augmenté que de 2 % entre mai 2022 et mai 2023. « Les gens trouvent des solutions », estime Marie-Claire Staquet : économies ; Restos du Cœur ; Services sociaux.
4,5 milliards d'euros
C’est le surplus d’épargne bancaire des particuliers en Bourgogne-Franche-Comté, fin 2022. L’épargne de la population régionale dépasse les 10 milliards d’euros. Et ce surplus s’est accéléré depuis la crise sanitaire.