Sans l’avis du comité de groupe, le processus de rapprochement entre Siemens et Alstom ne peut se poursuivre.
Le comité de groupe européen d’Alstom, qui devait rendre jeudi un avis sur le projet de fusion du constructeur ferroviaire français avec le groupe allemand Siemens, a été suspendu et reprendra le 31 janvier, a-t-on appris de sources syndicales.
“La séance est suspendue pour deux semaines”, a indiqué Daniel Dreger, secrétaire adjoint CGT du comité de groupe européen d’Alstom. La réunion reprendra “le 31 janvier”, a précisé Claude Mandart, délégué syndical central CFE-CGC.
L’avis du comité de groupe européen est “consultatif”, mais “sans cet avis, le processus (de rapprochement avec Siemens, ndlr) ne peut pas se poursuivre” et les directions des deux groupes “ne peuvent pas passer à l’étape d’après”, c’est-à-dire la présentation du dossier “aux instances antitrust” de la Commission européenne, a souligné M. Mandart.
Les syndicats ont réclamé cette suspension afin d’obtenir “des précisions sur la stratégie industrielle” du futur ensemble “et/ou des garanties sur l’emploi et les implantations industrielles” dans tous les pays européens, a expliqué M. Mandart. Si “un certain nombre de garanties ont déjà été données pour la France et l’Allemagne sur un maintien global de l’emploi et des sites pendant les quatre années qui vont suivre la fusion”, prévue fin 2018, “les collègues européens veulent des garanties similaires pour l’ensemble des pays européens”, a-t-il ajouté.
“Il faut qu’on ait plus d’éléments pour qu’on puisse émettre un avis”, d’autant que le rapport des experts (le cabinet français Secafi et l’allemand Info Institut) mandatés par le comité de groupe “n’a été communiqué que mercredi”, a-t-il dit.
Annoncée en septembre, la fusion d’Alstom avec les activités mobilité de Siemens doit donner naissance au numéro deux mondial du matériel ferroviaire roulant et au numéro un pour la signalisation, dans un contexte de forte concurrence chinoise.
L’assemblée générale des actionnaires d’Alstom doit approuver la fusion en juillet. Siemens va apporter ses activités ferroviaires et signalisation à Alstom, en échange de la moitié du capital du groupe français, dont il pourra dépasser les 50,5% après quatre ans. Il sera par ailleurs majoritaire au conseil d’administration. Alstom, qui fabrique notamment le TGV ou des rames de métro, emploie 32800 salariés, dont 9000 en France.
(AFP)