(AFP)
Les prises de commandes ont connu une forte accélération au second trimestre, alors qu’elles avaient marqué le pas au premier. Au total, du 1er avril au 30 septembre, elles atteignent 10,9 milliards d’euros, supérieures de 25% au chiffre d’affaires réalisé de 8,8 milliards. “Le carnet de commandes est maintenant de 94,4 milliards d’euros, offrant une forte visibilité sur les ventes futures”, s’est félicité Alstom, dont les résultats commerciaux du semestre ont été dopés par un contrat de 3,6 milliards d’euros pour le réseau express régional (S-Bahn) de l’agglomération de Cologne en Allemagne.
Sur fond de décarbonation des transports et de priorité donnée au ferroviaire par des pouvoirs publics en Europe, les commandes européennes ont représenté près de 80% du total des commandes d’Alstom au premier semestre. “La demande reste robuste, soutenue par des politiques de mobilité verte, et se montre résiliente face aux tensions géopolitiques, et nous avons réalisé une solide performance commerciale”, a affirmé le directeur général de l’entreprise, Henri Poupart-Lafarge, cité dans un communiqué.
Alstom, dans le cadre d’un plan de désendettement de 2 milliards d’euros, a en effet cédé fin août ses activités de signalisation en Amérique du Nord à l’allemand Knorr-Bremse AG, pour 689 millions de dollars. Rendu nécessaire par l’intégration difficile du canadien Bombardier Transport, ce plan a été “intégralement exécuté” au premier semestre, selon Alstom, qui a fini la période avec une dette nette de 927 millions d’euros, contre près de 3 milliards au 31 mars.
Alstom affirme devoir composer avec des commandes héritées de Bombardier dont la rentabilité est plus faible qu’ambitionnée, et s’attelle à décrocher des contrats de “haute qualité” pour améliorer notamment sa marge d’exploitation ajustée, qui a atteint 5,9% sur le semestre.
Parmi les autres points d’attention, M. Poupart-Lafarge a évoqué “un contexte rendu difficile par la chaîne d’approvisionnement”, mais son entreprise a confirmé mercredi l’ensemble de ses prévisions financières pour l’exercice en cours, dont une croissance de 5 % du chiffre d’affaires, une marge d’exploitation d’environ 6,5 % et une trésorerie positive de 300 à 500 millions d’euros.
Interrogé ensuite par des analystes financiers sur le retour au pouvoir de Donald Trump et la possible imposition de nouvelles barrières douanières, le directeur général a remarqué que pour les commandes aux États-Unis, “notre chaîne d’approvisionnement est quasi entièrement basée” dans ce pays : “Je ne m’attends pas à des évolutions en raison des changements politiques.”