Selon des chiffres de l’Insee datant de 2021, ce sont 357 200 personnes qui sont sous le seuil de pauvreté (voir encadré) dans la région Bourgogne-Franche-Comté, soit environ 13%. « Ce seuil est fixé à 60% du niveau de vie médian national, soit 1 160 euros par mois » pour une personne seule, précise l’Insee. Dans la région, les habitants qui sont sous le seuil ont un niveau de vie moyen autour de 870 euros par mois.
Le taux de pauvreté est encore nettement supérieur dans les groupes centres urbains. Il dépasse les 20% à Montbéliard et Belfort, ou encore Dijon. Il y a aussi tout ceux considérés dans « le halo », c’est-à-dire juste au dessus du seuil de pauvreté. Ils sont 208 000 dans la région. Ils ont, pour leur part, un niveau de vie moyen de 1 250 euros par mois.
« La plupart de ceux qui échappent à la pauvreté perçoivent un revenu légèrement supérieur au seuil de pauvreté », explique l’Insee. Et ce, dû au système de redistribution socio-fiscal qui comprend les prestations sociales que sont les allocations familiales, les minima sociaux, les prestations logements et le barème de l’impôt sur le revenu qui tient compte de la composition des ménages. Sans ce système, les habitants de la région seraient presque 20% à passer sous le seuil de pauvreté, explique l’Insee.
Sans la redistribution, une personne sur cinq en situation de pauvreté
Le système de redistribution permet à 6,2% de la population régionale d’échapper à la pauvreté monétaire. Si la redistribution permet de diminuer le taux de pauvreté dans tous les territoires, ce taux baisse plus fortement dans ces centres urbains (environ de 9 points) où les familles monoparentales et les familles nombreuses résident davantage (et bénéficient dès lors de plus d’aides).
En milieu rural, la redistribution a globalement un effet plus limité sur le taux de pauvreté. « Dans ces territoires, les personnes âgées, souvent seules, sont très présentes, mais elles sont moins concernées par les prestations sociales », confirme l’étude.
Dans la région, cette redistribution permet donc à 171 300 personnes de ne plus être en situation de pauvreté. Mais près de deux tiers d’entre elles restent toutefois juste au dessus du seuil de pauvreté, malgré une augmentation moyenne de leur niveau de vie de 350 € par mois. « Pour le dernier tiers, l’effet des prestations sociales est plus important, leur niveau de vie augmente de 500 € par mois pour atteindre 1 470 € mensuels après redistribution », précise l’Insee. Cela concerne surtout des couples avec deux enfants ou plus, et des familles monoparentales « qui bénéficient le plus fortement du soutien socio-fiscal ».
350 400 personnes restent pauvres après redistribution
Malgré un niveau de vie moyen passant de 590 € à 870 € mensuels après redistribution, 350 300 personnes restent quand même en situation de pauvreté. Parmi elles, 20 % ne touchent aucune prestation sociale. Ce sont principalement des personnes âgées, seules ou en couple.
Pour les autres, même s’il représente près de la moitié de leurs ressources, l’apport des prestations sociales ne permet pas une amélioration suffisante de leur niveau de vie pour sortir de la pauvreté. Ce sont principalement des couples avec trois enfants ou plus et des familles monoparentales avec deux enfants ou plus.
Il y a aussi, ceux, qui avec le système de redistribution, voit leur niveau de vie baisser. Ce sont 18 000 personnes dans la région qui basculent dans la pauvreté, ou sont juste au dessus du seuil. Le système socio-fiscal peut conduire parfois à diminuer le niveau de vie de certaines personnes pourtant peu favorisées. C’est un effet de l’impôt sur les revenus qui conduit à imposer des ménages modestes. « Ils ne bénéficient pas ou peu de prestations sociales, mais leur revenu est supérieur à la première tranche d’imposition (852 € mensuels de 2021) », note l’Insee. Cela représente moins de 1 % de la population régionale. Il s’agit essentiellement de couples sans enfant ou de personnes seules. Pour ceux d’entre eux qui arrivent dans la pauvreté, leur niveau de vie baisse de 1 270 € à 1 090 € mensuels.
Comment est défini le seuil de pauvreté ?
Pour mesurer la pauvreté, l’approche monétaire est la plus fréquemment utilisée. Un individu est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du niveau de vie médian. En 2021, il correspond à un revenu disponible mensuel de 1 160 € pour une personne seule, 1 740 € pour un couple, auxquels il faut ajouter 350 € pour chaque enfant de moins de 14 ans et 580 € pour les plus âgés.
Le niveau de vie médian est le niveau de vie tel que la moitié de la population a un niveau de vie inférieur et l’autre moitié un niveau de vie supérieur. Le niveau de vie du ménage est égal à son revenu disponible divisé par le nombre d’unités de consommation (UC), à savoir, 1 UC pour le premier adulte, 0,5 UC par autre personne de 14 ans ou plus et 0,3 UC par enfant de moins de 14 ans. Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs.