Avoir des clients
« Le plus important, ce sont les clients », assure Philippe Chevallier, directeur d’Aire urbaine investissement, mandataire de fonds de revitalisation (lire notre article). « Que ce soit en création, que ça soit en innovation, que ce soit en développement, que ce soit en restructuration, que ce soit en transmission, les financeurs ne vont investir que parce qu’ils auront un retour sur investissement qui vient des clients », explique ce spécialiste financier, à la sortie d’une après-midi organisée à l’occasion du Crunch Time (lire ci-dessous), où cinq dossiers ont été présentés à des investisseurs. Dans la salle, des représentants de banques, de la Banque publique d’investissement (BPI) ou encore de collectivités. « Les clients font la valeur de l’entreprise », poursuit-il. Lors de la présentation, il faut donc les identifier. Et c’est d’autant plus vrai pour les créations d’entreprise ou les start-up, qui n’ont pas forcément de clients, initialement. Et qui, paradoxalement, passent beaucoup de temps à courir les levées de fonds, à rechercher des subventions ou des avances remboursables, « plutôt que d’aller chercher des clients », met-il en garde. D’ajouter : « Ce sont les clients qui font venir les investisseurs et non pas les investisseurs qui font venir les clients. »
Relais de croissance
Philippe Chevallier recommande d’identifier de nouveaux relais de croissance, à 3 ou 5 ans, « pour prendre le relais des produits innovants qui ne seront alors plus innovants ». « Les cycles de vie des produits se raccourcissent et le progrès technique va très vite », prévient-il aussi, dans un monde qui accélère, mondialisé et de plus en plus concurrentiel. Si aujourd’hui, on évoque l’intelligence artificielle, on présage déjà le bond qu’offrira l’informatique quantique.

Être soi-même
« Pour réussir un pitch. Il faut être soi-même », recommande Philippe Chevallier, qui invite aussi à être détendu. « C’est toujours bien de commencer par une note d’humour, glisse-t-il, avant de reconnaître : Même si ce n’est pas facile. » Il invite à ne pas avoir peur des chiffres et surtout insiste pour « dire la vérité ». « Les investisseurs sont capables d’entendre que l’entreprise va mal », rassure-t-il. Et de relever : « Si les investisseurs identifient que le porteur de projet a identifié les problématiques, qu’il est en train de les atténuer et de les résoudre, c’est toujours mieux que quelqu’un qui les cache. » De conclure : « La première chose que demande un investisseur, c’est la confiance et c’est de la transparence. »
Une première au Crunch Time
Pour la première fois, à l’occasion du Crunch Time organisé à l’Axone, Aire urbaine investissement a organisé une demi-journée où des porteurs de projet en recherche de financement ont pu présenter leur entreprise à un parterre de financeurs. La volonté ? « Faire rencontrer les communautés financières avec les communautés universitaires, ainsi que faire rencontrer deux collectifs qui font émerger des projets », explique Philippe Chevallier, à l’initiative du projet. L’occasion, aussi, pour des étudiants de découvrir comment fonctionne la recherche de financement. Cinq dossiers ont été présentés à l’occasion de ce temps, programmé ce mardi après-midi, en marge de la 6e édition du Crunch Time, qui réunit pendant 5 jours, 1600 étudiants, qui mettent à profit leur créativé pour accompagner l’innovation d’entreprises. Un vrai laboratoire d’idées. 160 projets sont étudiés par les étudiants. L’événement a été créé par l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM).