Le projet européen Green SKHy vise à répondre la demande de compétences dans la filière hydrogène. Il regroupe dix-sept partenaires, dans six pays : France, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg. Localement, il comprend notamment le pôle véhicule du futur et l’université de Franche-Comté. Le projet associe aussi 70 organisations, dont Forvia.
La filière hydrogène doit recruter 100 000 personnes d’ici 2030, contre 5 800 personnes qui y travaillaient en 2022. Comme le rappelle France Hydrogène dans une étude consacrée à la filière hydrogène, 85 % des métiers nécessaires sont en forte ou très forte tension. Green SKHy (pour Green Skills & Knowledge for Hydrogen) « structure [ainsi] l’offre de formation pour apporter une réponse emploi-compétences à la filière hydrogène, au niveau européen et sur l’ensemble des niveaux de formations », détaille Clément Maury, coordonnateur du projet, et qui travaille à la direction régionale Grand Est de l’Afpa, à Metz. « On embarque tous les niveaux », insiste Clément Maury, par téléphone. De l’opérateur à l’ingénieur, en passant par le technicien, d’où la place de l’Afpa dans ce consortium. Le programme regroupe des cluster, des universités et des organismes de formation. « On a voulu ce triptyque », insiste Clément Maury.
Le projet, débuté le 1er janvier 2024, se termine le 31 décembre 2026. Il vise à réaliser du partage de contenus de formation entre les établissements d’enseignement supérieurs des pays concernés, à travailler sur la formation des formateurs et à développer des plateaux techniques de formation partagés. « Dans le cadre de ce projet, on va former 300 personnes », ambitionne Clément Maury. 150 étudiants et 150 formateurs, de manière transnationale
Un plateau technique mobile
Pendant quatre jours, à l’occasion de la première semaine des vacances de la Toussaint, trente-deux étudiants en master ou doctorat des Pays-Bas, de France et de Suisse sont venus « parfaire leurs connaissances sur la pile à combustible », indique Joëlle Marc, chargée de projet Green SKHy, pour le compte de l’université de Franche-Comté. C’est ce que l’on nomme, dans le programme, l’Autumn school, qui sera programmée trois fois tout au long du projet, d’abord en France, puis au Pays-Bas et en Suisse. Les étudiants suivent des études autour de l’énergie, en électricité ou encore en science des matériaux. Cela permet de mieux « diffuser les connaissances autour de l’hydrogène », ajoute-t-elle. Les étudiants ont notamment bénéficié de cours d’Alexandre Ravey, maître de conférence en génie électrique à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), de Samir Jemei et Robin Roche, professeurs des universités à l’université de Franche-Comté et Robin Roche ; tous les trois sont membres du département Énergie du laboratoire Femto-ST.
L’Afpa développe un plateau technique mobile, dans un conteneur de 40 pieds, « embarquant les principales technologies de l’hydrogène, autour de la pile à combustible, du stockage », explique Clément Maury. Il sera inauguré le 19 novembre, à Metz, et pourra être déplacé sur différents centres, pour répondre au besoin. Un second plateau technique mobile sera développé pour le nord de l’Allemagne et les Pays-Bas.
« Nous travaillons aussi avec le service public pour l’emploi de chaque pays » pour faire reconnaître les formations autour de l’hydrogène de chaque côté des frontières et harmoniser les équivalences. « Les écosystèmes sont transfrontaliers », observe-t-il. On peut avoir besoin des mêmes compétences de chaque côté de la frontière ; il faut que cela fasse appel aux mêmes certifications. La démarche vise aussi à harmoniser la compréhension de chaque service public pour l’emploi. Les compétences ont été identifiées par les partenaires du projet, notamment industriels.