Samedi 18 juin. Le Fimu bat son plein, malgré un temps incertain depuis le début de cette 37e édition. Des artistes du monde entier sont présents. Certains d’entre eux, comme Giovanna et Elia, Italiens, dorment chez des locaux Belfortains. Pour leur première venue à ce festival, Nina Trotereau les accueille dans sa famille. Bretonne, elle vit à Belfort depuis neuf ans. Ancienne enseignante d’art plastique, elle baigne dans l’art, la musique, grâce à des parents artistes et un mari musicien.
« Mes parents ont toujours beaucoup voyagé. Ils étaient ouverts sur le monde. Ma mère était d’ailleurs plurilingue. Elle en maîtrisait cinq », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres. Ce sont ses parents qui lui ont transmis cette passion de l’autre, de la découverte, du partage. C’est la troisième fois, déjà, qu’elle héberge des artistes chez elle. « Mes enfants adorent avoir du monde à la maison », détaille-t-elle. Ils ont 4 et 7 ans.
La première fois qu’elle s’est lancée dans l’aventure d’hébergeuse, elle avait hébergé un duo, une Française et une Norvégienne. « La Norvégienne parlait français, heureusement ! Car je maîtrise l’anglais, mais pas sa langue. On aurait dû discuter avec les mains », s’amuse-t-elle. Son objectif : découvrir le plus de recettes norvégiennes possibles. Dommage…la Norvégienne ne cuisinait pas. « Ce n’était pas très grave, c’était quand même une belle expérience. »
Partager autour d’un repas
L’année dernière, elle a hébergé trois Mexicains. Un couple, accompagné du père de l’un d’eux. « On le surnommait Choco. » Sa fille se lie rapidement d’affection pour ce vieux monsieur « bon vivant » qui ne parlait ni anglais, ni français. « On a dû se débrouiller avec mon faible niveau d’espagnol, c’était folklorique ! » Cela n’a pas empêché de partager des moments. Ils passent toute l’édition du Fimu ensemble, à discuter de tout et rien. « Ils n’étaient pas artistes mais accompagnaient un groupe dont leur fils (et frère) faisait partie. Pour le concert, ils nous ont gardé une place aux premières loges. On avait l’impression d’être des princes ! », se remémore-t-elle.
Différentes habitudes de vies, différents rythmes, cela a appris à Nina à ralentir. « Le premier jour, on les attendait à une heure précise. Ils n’arrivaient pas, je m’inquiétais. J’ai carrément imaginé qu’ils étaient passés sous un camion. Ils sont arrivés quelques heures plus tard, ils avaient pris le bus, s’étaient baladés, avaient été mangés. Cool. Pendant que moi, je stressais.» Elle poursuit : « Finalement, j’ai compris que c’était culturel. Ils aimaient prendre leur temps, manger quand ils en avaient envie, vivre à leurs rythmes. »
Pour chacun des groupes passés par chez elle, elle prend soin de toujours prévoir un repas français, pour faire découvrir sa propre culture. Cette année, Nina a concocté un boeuf bourguignon, accompagnés de vin, de comté et de morbier. Le couple italien, Giovanna et Elia, a adoré. « Ils sont arrivés vendredi. Et très vite, ils se sont retrouvés à faire des bracelets avec ma fille et jouer au lego avec mon fils. Ils se sont posés un peu comme des tatas et tontons. »
Les échanges, elle les conçoit autour d’une table, à refaire le monde. Giovanna et elle, toutes deux enseignantes, ont pu comparer les méthodes d’éducation des deux pays. « On a discuté nourriture aussi, j’ai appris la différence entre la mozzarella et la burrata. J’avoue, je pensais que c’était la même chose. » Vite, elle presse le pas. Elle ne veut pas louper leur concert, ce samedi au Département du Territoire de Belfort. Tous deux sont saxophonistes. Un conseil avant de partir ? « Foncez, je le recommande ». Elle, le refera.
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