Article rédigé par Jordan Lahmar-Martins, des Sociochaux – PARTENARIAT
Le FC Sochaux est créé en 1928 par les dirigeants de l’usine de la localité. Plusieurs objectifs entourent la naissance du club des usines : divertir les salariés, encourager la pratique sportive. Le nouveau-né n’est pas la seule équipe locale. L’AS Valentigney, ancien finaliste de coupe de France, lui fait de l’ombre. Ce club a été fondé par des salariés de Peugeot.
En même temps qu’il a modelé le territoire par les usines, les Peugeot modèlent le sport montbéliardais. Mais pour ce qui est d’investir, Sochaux l’emporte sur Valentigney. En quelques années, les Lionceaux font venir des joueurs nationaux et étrangers. Le professionnalisme est cependant interdit dans le football français. Alors pour que ses sportifs s’entraînent, le dirigeant Jean-Pierre Peugeot transgresse la loi. Les joueurs sont payés en travaillant à l’usine et en participant aux activités sportives.
Comme semblant mieux s’ancrer dans son territoire, le FC Sochaux va devenir le FCSM. En 1930, le club fusionne avec l’AS Montbéliard. La présence également du stade de la Forge, ancêtre de Bonal, dans la cité des Princes renforce cette dimension locale.
Les efforts des Peugeot payent, Sochaux devient une équipe à dimension nationale, lié aux ouvriers de la “Peug”. Prophétique, un journaliste parisien écrit Le Miroir des Sports, en 1929 : « Le nouveau-né Sochaux, s’il ne désagrège pas, c’est-à-dire si ses joueurs acceptent le travail de l’atelier ou du bureau, sans être d’oisifs footballeurs, fera parler de lui, tant au pays de Montbéliard que dans le reste de la France.* »
En quelques années, les Jaunes et Bleus explosent jusqu’à battre la Belgique en 1930. Mais ses dirigeants souhaitent aller plus loin : rassembler dans un tournoi les meilleurs équipes françaises. Huit d’entre elles, dont l’OM, répondent présent entre août 1930 et 1931. La coupe Sochaux (ou coupe Peugeot) est inventée. En 1932 ce projet influencera la création du championnat de France de football. Sochaux commence l’une de ses plus belles pages, remportant deux fois la nouvelle compétition.
Elle fournit aussi des internationaux français de l’époque comme André Maschinot ou Etienne Mattler. La suite de l’histoire sera faite d’aléas mais le club restera enraciné dans son territoire. Aussi quand les Jaunes et Bleus faillirent disparaître au cours d’un été meurtrier, le travail de supporters portera la voix d’un projet populaire.
Sources
> Miroir des Sports
> BAUDOUIN Gilbert, Histoire du F.C. Sochaux-Montbéliard: Ou 55 ans de football en bouton d’or et bleu, 1984
> RUFFIN François, VIAL Frédéric, Le F.C Sochaux-Montbéliard, 1928-1988, 1988
> * Le Miroir des Sports, 10 septembre 1929